Résumé : Samir était décidé à se rendre au Sud pour ramener sa femme et son enfant. Malika tente de l'en dissuader. Il devrait donner un peu plus de temps à Mordjana pour oublier et pardonner. Mais il ne l'entendait pas de cette oreille. Il achète des cadeaux et rentre à la maison pour constater, à sa grande surprise, que Mordjana et Amir venaient de rentrer. La vieille femme hoche la tête : -C'est bien mon fils. Je vais me retirer dans ma chambre pour me reposer. Vous avez sûrement beaucoup de choses à vous raconter après cette longue absence. Ne m'oubliez pas pour le dîner. Hasna quitte les lieux en ébouriffant les cheveux du petit Amir qui jouait avec sa bicyclette devant la cuisine. Samir revint vers sa femme. Sans mot dire, il la prend dans ses bras et la serre contre lui. Elle se laisse aller contre son épaule, heureuse, confiante et comblée. Il passe alors la main sur son ventre : -Il est enfin là. Elle hoche la tête : -Oui. Je n'arrive pas encore à le croire. -Nous allons avoir un enfant. Notre enfant. -Nous avons déjà trois enfants. Il rit : -Tu parles d'Amir et des jumeaux ? -Me caches-tu une autre relation par hasard ? Samir se rembrunit : -C'était un mauvais passage... Une erreur. Une grosse erreur que j'ai payée bien cher. Elle se tut et se serre contre lui. Il lui relève le menton et la regarde dans les yeux : -Heureuse enfin ? -Et toi ? -Plus heureux que moi sur terre n'existe pas. Il sourit et lui caresse la joue : -Tu ne penses pas que ce sera une lourde corvée pour toi, quatre enfants sur les bras ? Elle sourit : -Tu ne penses pas que la vie peut parfois être indulgente et nous offrir le plus beau cadeau qui puisse exister sur terre : une progéniture ? -Si, je le pense bien. Mais je pense aussi à toi. Tu es une femme active. Il y a Amir qui est assez grand et qu'on devrait mettre à la crèche, mais avec les jumeaux qui n'ont que quelques semaines, et le bébé qui va bientôt arriver, ne crois-tu pas que tu seras dépassée ? -Peut-être. Mais tu oublies que j'ai élevé mes frères et mes sœurs, alors que je n'étais encore qu'une adolescente. Et puis, nous avons assez d'espace dans la maison pour éduquer librement quatre enfants. -Tu me rassures ma chérie. Malika m'a plutôt suggéré de prendre un appartement. -Pourquoi donc ? -Malika a toujours été prévoyante dans ses perspectives. Elle a sûrement pensé aux nerfs de maman. Mais tout compte fait, tu as raison. La maison est assez spacieuse et nous avons une grande cour qui permettra à ces petits de jouer et de s'éclater autant qu'ils le voudront. Amir descendit de sa bicyclette et court vers eux. Samir le soulève dans ses bras : -Et toi mon petit, seras-tu heureux d'avoir des frères pour jouer avec toi ? Amir battit des mains et se met à rire. Samir l'embrasse. La joie du garçonnet était communicative et l'atmosphère se détendit. Mordjana dresse la table et appelle Hasna pour le dîner. Une année passe. L'enfant de Mordjana était venu au monde au printemps. C'était un petit garçon tout mignon, qui avait hérité des traits de sa mère et du teint de son père. On l'avait prénommé Mahrez. (À suivre) Y. H.