Quelque 250 promoteurs immobiliers, n'ayant pas lancé leurs travaux, sont dans le collimateur des autorités locales, ainsi qu'une dizaine d'investisseurs industriels. Face à la rareté du foncier industriel, il semble que la nouvelle politique des pouvoirs publics est d'aller vers l'assainissement du passif et le contrôle drastique de tous les projets ayant bénéficié d'une décision d'affectation de terrains industriels, relevant du domaine de biens de l'Etat. C'est ce qui est clairement ressorti de la rencontre qui s'est tenue hier au siège de la wilaya d'Oran entre l'ensemble des administrations concernées et près d'une centaine de promoteurs et de porteurs de projets industriels, sommés de concrétiser leurs projets. Nous avons appris, en marge de cette rencontre, que quelque 250 promoteurs immobiliers, n'ayant pas lancé leurs travaux, sont dans le collimateur des autorités locales, ainsi qu'une dizaine d'investisseurs industriels. Pour ces derniers, il s'agit majoritairement d'aciéries qui devaient être réalisées dans la zone industrielle de Béthioua. Aucun démarrage de travaux n'a été constaté pour des affectations de terrains datant de 2011, d'où, aujourd'hui, l'envoi de mises en demeure avec pour dernier délai la fin de ce mois d'octobre. Au-delà de cette date butoir, les pouvoirs publics entameront les démarches pour récupérer les assiettes foncières, comme affirmé par le wali d'Oran qui présidait cette rencontre. Mais l'autre constat fait, au terme de cette séance d'évaluation, c'est que les terrains du domaine public ont été largement consommés pour des projets dont la nature relève uniquement du secteur des services, et non du secteur productif industriel, qui, lui, ne dépasserait pas les 5%. Ainsi, parmi les projets passés en revue pour avoir obtenu une décision d'affectation et un arrêté de terrain, l'on retrouve des crèches, des écoles privées de formation, des centres commerciaux, des hôtels, des centres de remise en forme, des cliniques, des parcs de loisirs, des promotions immobilières et des showrooms. "Par le passé, les autorités locales n'étaient pas regardantes sur les projets, faute d'investisseurs. Aujourd'hui, nous voulons réorienter la politique vers des investissements industriels productifs. C'est de cela dont nous avons besoin", dira le premier magistrat de la wilaya. Par ailleurs, concernant les entraves et autres démarches marathons qui sont imposées aux investisseurs pour l'obtention des permis de construire, notamment, l'Andi est interpellée pour faciliter les démarches et faire respecter les délais de traitements des dossiers des différents services. Mais, parfois, ce sont les autorités locales, elles-mêmes, qui sont la cause des lourdeurs et des retards, comme constaté par certains industriels dont certains relevant du secteur de la transformation, qui se sont vu affecter une assiette foncière dans la zone d'activité de Boutlélis où la viabilisation n'est pas encore faite. Autre déboire de 4 investisseurs qui se sont vu affecter, là encore, des terrains dans la commune d'Es-Sénia, propriétés de l'ANP, elle-même détentrice d'une affectation remontant à 2008. D. L.