Résumé : Ferroudja nettoyait la cuisine, lorsqu'un jeune homme y fera irruption. C'est Wahib, un des garçons de la famille. Il est surpris de découvrir la jeune fille. Il veut tout savoir sur elle. Cette dernière lui apprendra qu'elle était leur nouvelle bonne. Wahib quitte la cuisine en jetant un dernier coup d'œil derrière lui en direction de la jeune fille, tandis que sa maman riait en le suivant des yeux. -Wahib a toujours été espiègle, dit-elle avant de s'écrier : Oh ! Ferroudja que fais-tu ? -Je termine de nettoyer la cuisine. -Mais il est tard ma fille. -J'ai presque terminé. Je n'ai plus que le sol à frotter. -Attends, donne moi ça. Ferroudja lui tendit la serpillière. -Tu vois Ferroudja. J'ai un bon frottoir, c'est plus pratique pour le nettoyage du parterre. Et puis, laisse, c'est moi qui vais faire ça. Toi, tu vas ranger la vaisselle puisqu'elle est lavée. Prends une serviette et empile toutes les assiettes dans le placard à ta droite. Dès les premières heures de la matinée, Ferroudja s'était mise à repasser les tenues de Nassila. La table de repassage au milieu de la chambre, Ferroudja ne savait plus où donner de la tête devant le tas de linge déposé devant elle. C'est que l'affaire n'était pas mince, et Nassila possédait une garde-robe bien garnie : une belle toilette de présentation, des pantalons, des jupes, des toilettes de sortie, des robes, des vestes, des vêtements de soirée, des chemises, des pulls... Des dizaines de chaussures bien alignées sous l'armoire attendaient d'être emballées dans les grandes valises en cuir. Des parures de draps, des serviettes, des tapis, de la lingerie, des tenues de nuit... Le trousseau était vraiment bien préparé et surtout très beau. Ferroudja humait les parfums suaves et raffinés qui se dégageaient des effets vestimentaires de la jeune fille. Une senteur de choses neuves, de choses fraîches et jamais portées. Des sacs assortis aux chaussures et aux chapeaux, des foulards, des gants, des manteaux... La jeune fille ne cessait de faire les yeux ronds devant tant de merveilles. -Attention Ferroudja, le fer est très chaud. Nassila surveillait du coin de l'œil le repassage, toute en essayant ses tenues de présentation devant la grande glace de sa chambre. -Que penses-tu de ce caftan ? Ferroudja lève les yeux, et eut le souffle coupé : -Il te va à ravir. Il est merveilleusement coupé dans ce tissu en arabesque. -C'est du brocart Ferroudja. On appelle ça le brocart. -C'est très beau. -Ce soir, tu m'aideras à enfiler ma robe de mariée. On verra s'il y a des retouches à faire. À ce moment, Anissa, la plus jeune des filles que Ferroudja n'avait pas encore vue, fait irruption dans la chambre les bras chargés. -Nassila, je te ramène ces quelques pulls en laine que tu as laissés dans ma garde-robe. Elle jette un coup d'œil à Ferroudja et sourit : -Toi, c'est Ferroudja. -Oui. -Moi c'est Anissa. Je sais que tu t'appelles Ferroudja. C'est Wahib qui me l'a dit. Il n'a pas cessé de parler de toi et de faire tes éloges de la soirée. Je trouve qu'il n'a pas tort. Nassila sourit : -Petite diablesse, pourquoi tu dis ça ? -Mais c'est la vérité. Wahib la trouve très belle. Et je partage son avis. -Merci, dit Ferroudja, en rajoutant de l'eau dans le fer à repasser. Toi aussi, tu es très belle Anissa. La journée passe sans encombres. En fin d'après-midi, les derniers achats sont effectués, et Meriem s'enferme avec sa fille pour mettre le point sur les derniers préparatifs. Ferroudja est chargée de préparer le dîner. Elle fera en même temps la connaissance de Djamel, le cadet des garçons, et de leur papa, El-Hadj Nacer. -Je suis content que tu sois là Ferroudja, lui dit ce dernier. Ma femme est tellement prise par le mariage de Nassila, que nous nous sentons un peu orphelins les garçons et moi. N'est-ce pas Djamel ? -Oui, oui papa, dit le jeune homme en reversant, d'un geste maladroit, son bol de lait sur la table. -Attention petit idiot, le lait est chaud, tu vas te brûler. -Oh ! Je... Euh... (À suivre) Y. H.