Résumé : Nardjesse montre à Nawel un poème de son amoureux que cette dernière décortique et trouve profond et fort romantique. Elle suggère à sa voisine d'aborder le sujet avec sa mère et d'insister sur le fait que Mustapha a des intentions sérieuses. Elle sera sûrement heureuse de savoir qu'un célibataire s'intéresse à sa fille et accepte ses deux enfants ! Bien plus rassurée qu'à son arrivée, Nardjesse affiche un beau sourire et se lève : -Tu vois comme j'ai bien fait de venir te voir Nawel. Cette dernière hausse les épaules : -Nous sommes voisines. Si on ne s'entraide pas, la vie ne vaudra plus la peine d'être vécue. On était à la veille d'un week-end. Salima était rentrée un peu tard. Nawel aurait voulu lui demander de l'accompagner le lendemain pour une longue promenade sur le littoral, mais comme sa sœur est allée directement se reposer dans sa chambre, elle battit en retraite. Tant pis, se dit-elle, j'irai seule. Le temps est clément, et s'il fait beau, j'en serai heureuse. Elle passe une bonne partie de la nuit à travailler sur son prochain feuilleton, puis comme le sommeil ne venait pas, elle mit la télé et ne put fermer les yeux qu'aux premières heures de la matinée. Elle se réveille un peu lasse, mais se lève promptement de son lit pour faire sa toilette et s'habiller. Salima faisait le ménage, et avait mis la radio en sourdine pour ne pas la réveiller. -Où vas-tu comme ça, habillée de pied en cap ?, lui demande-t-elle. -À la plage. Tu veux m'accompagner ? Salima montre son balai et sa serpillière : -Moi je prends une autre direction. Tu ne trouves pas qu'il fait trop froid pour se rendre à la plage ? -Pas du tout. La température est clémente et il y a du soleil. Je suis gâtée. -Il faut dire qu'il est temps pour toi de sortir de ta tanière. Toutes ces heures passées devant ton ordinateur à écrire des récits, sans même penser à prendre un bol d'air n'augurent rien de bon. -Oh ça va ! Toi aussi tu passes des heures devant ton écran à la banque à compter des chiffres. -Oui, mais moi j'ai mes heures. Je prends tout de même le temps de vivre. Regarde un peu tes cheveux. Ils sont ternes et sans forme, quant à leur couleur, il ne vaut mieux pas trop en parler. Tu devrais aussi penser à passer chez ton dentiste. Tu te rappelle au moins de la date de ton dernier rendez-vous ? Nawel sourit : -Je pensais que personne ne s'occupait plus de moi. Salima hausse les épaules : -Tu n'en fais qu'à ta tête. Tu ne veux pas qu'on te dicte ta conduite. Alors fais comme tu veux. -Tu as raison Salima. Je devrais m'occuper un peu plus de ma petite personne. Je serai sûrement absente pour la journée. -Moi je ne bougerai pas aujourd'hui. Il y a le ménage, la cuisine, le repassage. -J'aimerais bien te donner un coup de main. Salima fronce les sourcils : -C'est moi qui vais te donner un coup de pied si tu ne quittes pas tout de suite la maison. Nawel s'empresse d'enfiler son manteau, met un béret et prend son sac et son PC. -Quoi ? Tu vas encore travailler sur la plage ? -Que veux-tu que je fasse d'autre ? -Ma parole, tu es une vrai sangsue. Oublie donc un peu ces histoires à l'eau de rose dont tu raffoles et accordes-toi quelques heures d'évasion. -O.K ! D'accord ! Je vais m'évader. Je ne prends le PC que par précaution. Au cas où je serais inspirée. Salima secoue la tête : -Tu es incorrigible. Incorrigible ! Nawel lui pince la joue : -Je suivrai tes conseils. Je vais me prélasser sur la plage toute la journée. -Tu as pensé à te préparer un sandwich ? -Non. Je m'achèterais quelque chose si j'ai faim. -À ta guise. Pars donc et laisse-moi finir mon ménage. (À suivre) Y. H.