L'Epic Asrout affirme mobiliser près de 2000 agents pour prendre en charge un réseau de 40 000 avaloirs et regards. Les dernières pluies automnales qui étaient à l'origine d'interminables bouchons sur les principales artères de la capitale ont fait sortir les contribuables de leurs gonds. Ils pointent du doigt les services de la voirie et de curage du réseau d'assainissement. Les avaloirs obstrués et les grilles d'évacuation érodées. Des scènes désolantes sur les routes de la première wilaya du pays. La montée et la stagnation des eaux pluviales étaient telles sur l'avenue de l'ALN, qu'aucun véhicule ne s'est risqué à "traverser l'oued" de l'ancienne route moutonnière. Ce phénomène est devenu récurrent dans l'Algérois au point d'être un point noir. À qui incombe la responsabilité ? Que font les agents de la voirie durant l'intersaison avant les premières averses ? Alors que les services de la wilaya d'Alger ont créé depuis des années un Epic à l'effet de nettoyer et de préparer les routes et les chaussées en prévision des grandes pluies d'hiver, Asrout en l'occurrence. Le directeur général de cet établissement public à caractère industriel et commercial, Djamel Djeghaba, nous a indiqué à ce propos qu'Asrout qui gère la voirie et les équipements liés au réseau d'assainissement installés sur la chaussée a effectivement deux missions principales à travers les 57 communes de la capitale. La première est liée à l'entretien de la chaussée et des trottoirs. La seconde tâche s'assigne à l'objectif de gérer le réseau d'assainissement. Il importe de savoir à cet effet que la direction d'Asrout a déployé les grands moyens en termes de ressources humaines et matériels. "Près de 2000 agents sont mobilisés pour accomplir les deux principales missions de l'Epic, à savoir l'entretien, le curage des avaloirs et la maintenance générale du réseau. S'agissant du matériel, Asrout compte 40 camions de divers tonnages et 13 autres engins combinés (hydrocureurs). Tout ce dispositif est mobilisé sur le terrain, bien avant les premières pluies." Alors où se situe la faille ? Ça coince à quel niveau ? Pourquoi les routes d'Alger sont aussitôt inondées après les premières gouttes de pluie ? Notre interlocuteur rappelle d'abord que les travailleurs de l'Epic entament leur tâche d'entretien et de curage durant les mois de juillet et août, soit bien avant les premières averses automnales. "Les 13 unités réparties à travers les 13 circonscriptions administratives sont réquisitionnées pour l'opération de nettoyage du réseau d'assainissement et des avaloirs d'eaux pluviales. Ces unités sont en alerte dès la première averse. Nos éléments accomplissent convenablement leur mission. Des piquets d'alerte sont installés avant la pluie au niveau de l'avenue Abderrahmane-Mira à Bab El-Oued, deux autres à la station de bus du 2-Mai à Tafourah à côté du port et à Oued Ouchayah. Ces endroits sont réputés être des points noirs. C'est dire que nous nous tenons tout au long de l'année à être prêt à intervenir. Nos camions évacuent des tonnes de gravats abandonnés sur les trottoirs et même sur la chaussée dans plusieurs quartiers." L'on comprend aisément que le problème est totalement ailleurs. L'incivisme des citoyens s'ajoute au laisser-aller des différents intervenants sur la voie publique. Les intervenants sur la voie publique ont-ils une part de responsabilité dans cet état de fait ? Pour M. Djeghaba, les chantiers ouverts à proximité des trottoirs et des travaux engagés sur la voirie par des sous-traitants des concessionnaires Sonelgaz, Algérie Télécom, Seaal sont à l'origine de l'obturation des avaloirs et regards. D'ailleurs, il faut avouer que rares sont les sous-traitants qui daignent remettre en l'état la chaussée à la fin du chantier. La réglementation est claire à ce sujet. Tout intervenant sur la voie publique devrait, dit-on, remettre en l'état les lieux. Les particuliers qui déposent des matériaux sur des trottoirs durant des mois sont aussi fautifs et responsables, même si Asrout est passé par là. Combien d'avaloirs Asrout gère-t-il ? M. Djeghaba indiquera qu'Asrout gère 25 000 avaloirs et 15 000 regards. "Notre Epic est responsable de l'entretien du réseau d'assainissement des 57 communes de la capitale dont le diamètre est égal ou inférieur à 500 mm et la profondeur ne dépasse pas 1,5 m." Une manière de souligner que la norme d'Asrout ne doit nullement dépasser ces diamètres. Au-delà de ces dimensions, c'est les services de l'hydraulique qui en sont responsables. L'entretien de la voie express et les routes nationales traversant Alger relèvent des compétences de la direction des travaux publics. Il faut savoir néanmoins que les hommes en k-way jaune d'Asrout interviennent sur un linéaire de 955 km du réseau tertiaire et secondaire, d'un total de 1460 km de voirie dans la wilaya d'Alger. H. H.