L'opposition, notamment les membres de la CNLTD, a accueilli le message du président de la République adressé au peuple en cet anniversaire du 1er Novembre avec prudence, surtout le volet lié à la révision de la Constitution et l'adoption d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections. "Dans le discours, la volonté y est. Mais nous restons prudents", a déclaré le SG du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas quant aux annonces faites par le Président s'agissant de la révision de la Constitution. S'il a souligné que la nouveauté réside dans l'acceptation des revendications de l'opposition, qui, pour l'essentiel, sont de vieilles revendications du RCD, il est sceptique quant à la volonté du pouvoir de les matérialiser. Il a souligné que "le pouvoir politique en place est habitué à faire de bonnes annonces avant de les polluer très vite, comme c'était le cas en 2011 avec les réformes politiques". Mohcine Belabbas, qui considère par exemple le mécanisme indépendant de surveillance des élections annoncé par le Président comme un instrument essentiel pour une compétition politique loyale, remet néanmoins en cause la démarche qui prévaut à cette révision de la Constitution. Selon lui, "une nouvelle Constitution devrait émaner d'un large débat associant toutes les composantes de la société". Il a ajouté que la révision de la Constitution devrait passer par un référendum. De son côté, Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, est sceptique. Il pense que ce pas fait par Bouteflika vers l'opposition en acceptant certaines de ses propositions n'a pour but que de l'amadouer. "Monsieur Bouteflika nous a habitués aux promesses non tenues. Il peut être tenté de faire un emballage, mais il ne donne pas le contenu. Il peut offrir un flacon sans le parfum. Je vous rappelle que le 8 mai 2012, Bouteflika avait dit ‘tab djnani'. Il parlait de transmission du flambeau. Mais, malgré les ennuis de santé qu'il connaît et son âge très avancé, son bilan catastrophique, Bouteflika a montré son amour pour le fauteuil", a-t-il déclaré. Et de conclure : "Il est possible qu'avec la crise économique, il veuille amadouer l'opposition pour mieux rester au pouvoir. Nous attendons des actes." Abderrezak Makri, chef de file du MSP, lui, est resté injoignable. En revanche, il a estimé dans les colonnes de notre confrère électronique TSA que l'opposition a appelé "à une nouvelle entité d'organisation et non pas uniquement de surveillance des élections". "Ce n'est pas un problème de surveillance à ses yeux, mais, de fraude." Tout en qualifiant de "pas positif", il s'est interrogé sur les prérogatives à attribuer à la nouvelle instance de surveillance des élections. Pour lui, le maître-mot reste la prudence : "Nous restons prudents et nous préférons attendre des démarches concrètes." L. H.