Résumé : Ferroudja quitte la maison de Lla Meriem très tôt afin d'arriver à son boulot à l'heure. Un automobiliste s'arrête à sa hauteur. Elle n'eut aucun mal à reconnaître Lyès, cet homme qui l'avait abordée dans un fast-food, il y a bien longtemps. Il lui propose de l'accompagner. Elle hésite, puis accepte. Lyès roulait doucement. Il jetait de temps à autre un regard en biais à Ferroudja qui semblait méditative. -Comment t'appelles-tu donc jolie demoiselle ? -Ferroudja. Il fronce les sourcils : -C'est un prénom que je ne connais pas. -C'est un prénom kabyle. Je suis kabyle. -C'est bien ce que je me disais. Ta beauté renseigne sur tes origines. Elle ne répondit pas, et il juge opportun de poursuivre la conversation : -Que faisais-tu dans les parages Ferroudja ? Tu habites les environs ? -Non. Je n'habite pas les parages. J'ai passé la nuit chez des amis. -Il est vrai qu'on ne te voit pas souvent dans le quartier. -Tu habites dans ce quartier ? -Oui, j'habite avec mes parents non loin d'ici. Comme elle ne disait rien, il la regarde un moment avant de poursuivre : -Je ne t'ai jamais oubliée Ferroudja. Depuis notre rencontre je n'ai cessé de penser à toi. Pourquoi ne m'as-tu jamais contacté ? Ferroudja hésite avant de répondre d'une voix tremblante : -J'ai perdu ta carte de visite. Il ne répondit pas et elle se laisse aller contre le siège moelleux du véhicule. La circulation était dense sur l'autoroute, et elle se sentit soudain gênée d'être là près d'un bel homme qui ne cessait de la contempler. -Tu as embelli Ferroudja. Et je trouve ta tenue plus cool que la robe longue que tu portais la dernière fois. Elle ébauche un sourire puis ose répondre : -Tu dois rencontrer un tas de jolies filles, aussi belles les unes que les autres. Comment peux-tu donc te rappeler d'une femme aussi quelconque que moi ? -Quelconque ? Le mot est trop banal. Tu es si belle Ferroudja, si naturelle... Ferroudja se mordit la langue. Lyès était trop beau et trop bien pour une fille comme elle. Depuis le temps, elle avait compris qu'un entrepreneur était un homme qui s'occupait de l'immobilier. Lyès devait travailler avec des architectes et négocier de grands projets. Un homme actif et intelligent. Comment pouvait-il s'intéresser à une fille comme elle, qui n'avait été qu'à l'école primaire et savait juste lire et écrire ? -Parle-moi un peu de toi Ferroudja. Je ne connais absolument rien de ta vie. Ferroudja pousse un soupir, et comme dans un brouillard elle s'entend répondre : - Je m'appelle Ferroudja, j'ai 25 ans et je travaille en ville. -Que fais-tu dans la vie ? -Je travaille. Je travaille dans une boîte privée. -Que fais-tu au juste ? Elle garde le silence, et Lyès, intrigué, insiste : - Tu ne veux donc pas me dire où tu travailles ? Que fais-tu au juste Ferroudja ? -Un jour tu le sauras. Je ne suis pas ce que tu crois Lyès. Je ne suis rien du tout. -Pourquoi dis-tu cela ? Tu te sous-estimes à ce point ? Moi je veux tout connaître de toi. Ferroudja relève la tête et constate qu'ils étaient arrivés en ville. -Nous sommes enfin arrivés en ville. Peux-tu me déposer devant cet immeuble s'il te plaît ? De plus en plus intrigué, le jeune homme s'arrête le long d'un trottoir devant l'immeuble indiqué. -C'est là où tu habites Ferroudja ? -Oui, j'habite là. Je dois monter rapidement chez moi avant de me rendre au travail. Je suis déjà très en retard. (À suivre) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.