Résumé : Nawel est un peu déphasée par son propre comportement envers cet homme qu'elle connaissait à peine. Elle repense à son passé et se dit qu'elle devrait affronter le spectre de ses malheurs. Des heures passent. Elle constate que la plage commençait à se vider. Elle ramasse ses affaires en se disant qu'elle aimerait bien revoir Nabil. Où pouvait-il donc être ? Elle regarde autour d'elle. La plage commençait à se vider. On n'entendait plus les cris des enfants. Plusieurs familles étaient déjà rentrées. Un pêcheur remontait de la mer avec un gros poisson au bout de l'hameçon. Celui-là au moins en avait eu pour ses efforts. Une belle pièce comme celle qu'il balançait au bout du bras fera sûrement le bonheur de sa famille au dîner de ce soir. Elle époussette son pantalon et remet ses chaussures. Il était grand temps de plier bagage et de rentrer. Elle se dirigeait vers le parking lorsqu'une voix l'interpelle : -Nawel ! Tu pars déjà ? Elle se retourne et reconnaît Nabil : -Oui, il se fait tard. Je voulais justement te remercier pour cette agréable journée, mais je ne savais pas où tu étais passée. -J'étais juste un peu plus loin avec les pêcheurs. J'ai ramené un peu de poisson. Il lui tendit un petit sachet noir. -C'est pour toi. -Qu'est-ce que c'est ? -De la seiche. Tu aimes ? -J'en raffole ! Mais je dois te payer... Il penche un peu la tête sur le côté et sourit : -À quel prix ? -Je ne connais pas le prix. Dis-moi combien tu l'as payée. Il rit franchement : -Tu m'intrigues Nawel. Je voulais te faire plaisir. Je ne pensais pas à l'argent. Un peu confuse, elle s'exclame : -Tu n'aurais pas dû te donner autant de mal ! J'aime le poisson, mais je ne savais pas qu'on en vendait dans les parages. -Pas pour tout le monde. Aujourd'hui la pêche a été bonne. Les pêcheurs sont contents. Alors j'ai profité de cette aubaine pour leur soutirer quelques livres de seiche. Nawel prend le sachet : -Merci Nabil. Je ne regrette pas d'être venue à la plage aujourd'hui. -Tu peux revenir demain si tu veux. Je serai là. -Demain, j'ai un tas de choses à faire. Il y a aussi un feuilleton en route que je dois terminer avant la fin du mois. On pourra se revoir un jour prochain si tu le veux. -Comment ça si je le veux ? Essaye donc de m'en empêcher. Attends un peu... Il prend son portable : -Donne-moi tout de suite ton numéro de mobile. J'aurais dû te le demander plus tôt. -Oui... Bien sûr. Il note les dix chiffres puis forme le numéro. Aussitôt le portable de Nawel se met à vibrer. -Voilà. Tu as le mien Nawel. J'aimerais qu'on s'appelle souvent pour discuter. Ne voulant pas lui démontrer qu'elle s'était justement reprochée, la semaine durant, cette omission de sa part, elle répondit d'une petite voix : -Oui... Tu peux m'appeler quand tu veux Nabil. -C'est valable pour toi aussi. Elle sourit : -Je le ferai sûrement dès que j'aurai un moment. -Moi je t'appellerai dès ce soir. Elle allait riposter, mais il s'était déjà éloigné et elle le vit deux minutes plus tard quitter les lieux à bord de son véhicule... Nawel arrive à la maison et trouve Salima en pleine conversation avec Nardjesse. Cette dernière était venue emprunter des moules. Elle adresse un grand sourire à Nawel : -Enfin, tu es là. Je voulais te réitérer mon invitation pour la petite cérémonie familiale prévue chez moi. C'est pour demain après-midi. Le mariage religieux a eu lieu aujourd'hui. Dès demain, je changerai mon lieu de résidence. Nawel la serre dans ses bras : -Je ne te souhaite que du bonheur Nardjesse. Tu mérites tant d'être heureuse ma chérie, et Mustapha a beaucoup de chance de tomber sur une femme comme toi. -Je ne cesse de remercier le Très-Haut de m'avoir fait rencontrer un homme tel que lui. Elle regarde Nawel : -Laâqouba lik. Chut ! Ne dis rien Nawel. Lorsque ton destin se manifestera, tu ne sauras le refuser. Salima m'a dit qu'elle aussi va bientôt se marier. Tu ne vas tout de même pas passer le reste de ta vie à te morfondre entre quatre murs. -Et si j'en ai envie ? (À suivre) Y. H.