Résumé : Nardjesse s'est enfin mariée. Nawel était heureuse pour elle. Ses conseils n'avaient pas étaient vains. Dès le lendemain, elle se rendit à la rédaction pour entamer ses nouvelles tâches. Mohamed avait pris les devants pour relooker le bureau, et elle était tout heureuse de pouvoir enfin reprendre son travail. La journée passe à un rythme vertigineux. Nawel avait trié les informations, rédigé un avant-propos et composé "le chapeau de la une" pour ses deux rubriques. Lorsqu'elle revint dans son bureau, après avoir vérifié une dernière fois la maquette, il était déjà temps de rentrer. Elle est heureuse de comprendre qu'enfin elle pouvait reprendre le boulot sans contraintes. Elle ressentait plutôt une autosatisfaction qui la remplit d'aise et elle se sentait non seulement utile, mais indispensable. Plusieurs jeunes reporters, encore hésitants, sont venus lui demander conseil, et elle s'était proposée de les aider à affûter leur plume. Durant ces heures de labeur, elle n'avait ressenti aucune angoisse, ce qui ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Elle repense à Nabil et se traite de vilaine. Elle n'avait pas tenu sa promesse et ne l'avait pas rappelé. Un coup d'œil à sa montre-bracelet lui apprend qu'il se faisait tard, mais elle se ravise et prend son portable pour former son numéro. Il répondit à la première sonnerie : -Nawel ? J'allais justement t'appeler. Je me faisais un sang d'encre pour toi. Où es-tu ? -Devine... -À la rédaction. J'en suis certain. Comment cela s'est-il passé pour ce premier jour ? -Merveilleusement bien. -À la bonne heure. Ta voix est bien gaie et cela réchauffe le cœur. Elle rit : -Quel romantique tu es ! -Toujours. Je suis un éternel romantique, mais j'ai aussi mon autre facette. Je ne suis pas facile à vivre. -Tu m'étonnes. Je n'imaginais pas ce trait de caractère chez toi. -Attends de me connaître un peu plus et tu verras. -Eh bien, attendons pour voir. -Que fais-tu ce soir ? -Rien de spécial. Je vais rentrer tout bonnement à la maison. Ma jeune sœur, Salima, a dû concocter un petit dîner pour nous deux. -Et si je t'invitais à dîner avec moi ? -Hein ? Je... ne sais pas si... -Si c'est raisonnable ? Ma chère amie, nous avons dépassé tous les deux l'âge de nous poser ces questions. Allez, accepte ! Nous allons fêter ton retour à la rédaction. Qu'en dis-tu ? Elle hésite encore quelques secondes puis accepte : -D'accord. Je ne vais pas refuser. Mais nous n'allons pas trop tarder. Je suis épuisée. -Je te promets de te libérer juste après le dîner. Ils se donnent rendez-vous dans un petit restaurant chic en ville. Nawel ne tenait plus en place. Elle eut le réflexe d'appeler sa sœur pour lui annoncer qu'elle allait rentrer un peu tard, et remet un peu d'ordre dans son bureau, avant de courir au vestiaire pour se remaquiller et se recoiffer. Son tailleur classique et ses cheveux coupés à la dernière mode rehaussaient son élégance. Elle admire son reflet dans la glace et se dit qu'après tout elle pouvait encore plaire. Elle se rappelle aussi que quelques anciens collègues n'avaient pas tari d'éloges sur son charme. Quelques gouttes de parfum sur son cou et la voici prête à son rendez-vous. Pour ne pas donner l'impression à son ami qu'elle était pressée de le revoir, elle ne démarre pas tout de suite et observe même quelques minutes de retard, avant de se garer dans le parking du restaurant. Nabil était là. Il sirotait un café assis à une table au fond de la grande salle. À sa vue, il se lève, va à sa rencontre et l'embrasse sur les deux joues : -Enfin tu es là ! Je me demandais si tu n'avais pas changé d'avis. Elle sourit : -Je tiens toujours mes engagements. -Ah ! je n'en suis pas certain. Je suis désolé de te rappeler que tu ne m'avais pas recontacté le jour prévu. (À suivre) Y. H.