Résumé : Nabil revint vers Nawel et lui offrit du poisson. Ils échangèrent leurs numéros de téléphone portable. De retour chez elle, la jeune femme rencontre Nardjess qui venait pour l'inviter à son mariage. Elle conseille à Nawel de songer à se marier à son tour et à fonder un foyer. Mais cette dernière ne semblait pas partager son avis. Nardjesse secoue sa tête : -Tu ne pourras jamais me faire croire que tu vas refuser de te marier et d'être heureuse. Le jour où tu rencontreras celui qui fera battre ton cœur, tu vas courir vers lui à bras ouverts. -Moi je ne crois plus au père Noël, Nardjesse. J'ai dépassé l'âge de rêver. Je devrais plutôt penser à m'organiser pour préparer mes vieux jours. -Taratata ! À t'entendre, on croirait que tu as soixante-dix ans. Et encore, de nos jours, cet âge paraît dérisoire. Pense un peu à toi ma chérie. Les voies du destin sont souvent impénétrables. Nawel ébauche poliment un sourire. Elle n'avait rien à répondre à sa voisine, qui somme toute paraissait comblée, épanouie et prête à entamer une nouvelle vie. Nardjesse prend ses moules et quitte les lieux. Elle avait un tas de choses à faire, et Salima lui propose de passer dans la matinée pour l'aider à tout organiser. -Elle se marie enfin, lance-t-elle à sa sœur, une fois la porte refermée derrière la jeune femme. Nawel hoche la tête : -C'est tant mieux pour elle. Il était temps qu'elle songe un peu à son avenir et à celui de ses enfants. Depuis que ses deux frères se sont mariés, elle se sentait comme une intruse dans la famille. Salima jette un regard inquisiteur à sa sœur : -Tu as sûrement passé une bonne journée, tes joues sont roses, et ton air gai me dit que tu as dû rencontrer des amis ou discuter avec des familles sur la plage. Nawel sourit : -On ne peut rien te cacher. Regarde un peu ce que je ramène. Elle lui montre le sac, et Salima l'ouvre : -De la seiche ! En plus, elle est toute fraîche. -Oui. Il y avait des pêcheurs sur la plage. -C'est vraiment une aubaine pour nous. J'allais préparer du riz. -J'ai bien fait alors de ramener cette seiche. -Je vais la nettoyer et préparer le dîner. Je te suggère d'aller prendre une douche, car nous avons eu de l'eau toute la journée, et la citerne est pleine. -C'est bizarre, d'habitude on ne nous accorde que deux heures par jour. -C'est peut-être un nouveau programme pour les week-ends. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne chose. J'ai pu faire le ménage sans contrainte et utiliser autant d'eau que je voulais. Nawel ne se fait pas prier. Elle prend quelques affaires et s'enferme dans la salle de bain. L'eau chaude la détend. Elle est heureuse de paresser un moment dans la baignoire. Un air de musique classique lui parvint. Salima avait mis la radio, et la soirée s'annonçait très agréable. Elle termine son bain et revient dans sa chambre. Une bonne odeur lui parvenait de la cuisine, et elle commençait à saliver. Nabil avait bien fait de lui offrir cette seiche. Elle repense à lui. Il avait dit qu'il allait l'appeler ce soir. Va-t-il le faire ? Elle venait à peine de se poser la question que son portable se met à vibrer. Elle décroche sans tarder pour entendre une belle voix chaude lui demander : -J'espère que tu ne dors pas encore... Elle rit : -Mais non ! Je n'ai pas l'habitude de dormir si tôt. -Je me disais que la nuit était toujours le meilleur moment pour l'inspiration. Les artistes travaillent souvent après le coucher du soleil et jusqu'aux premières lueurs de l'aube. -C'est vrai, je travaille souvent de longues heures sans interruption, sans m'en rendre compte. Parfois les rayons naissants du soleil me surprennent. Mais cela ne veut pas dire non plus que je ne travaille pas dans la journée. -Kamélia Rostom doit travailler selon ses états d'âme. Elle est trop romantique pour attendre des moments propices. Elle rit : -Je ne suis pas aussi romantique que ça. -Alors tu n'es pas la même personne qui écrit ces feuilletons. -Pourquoi dis-tu cela ? (À suivre) Y. H.