Résumé : Salima suggère à sa sœur d'aller prendre une douche, alors qu'elle s'occupait du dîner. Son teint frais et son dynamisme renseignaient sur la bonne journée passée à la plage. Nawel repense à Nabil. Il avait promis de l'appeler dans la soirée. Va-t-il le faire ? À peine se posait-elle la question que son téléphone se met à vibrer. Nabil la traite de romantique. Il se met à rire avant de répondre : -Parce qu'on ressent dans tes écrits les vibrations de ton âme et les palpitations de ton cœur. Le suspense sentimental. Ostensiblement, tu arrives à titiller la sensibilité de tes lecteurs. -Peut-être que mon style est un peu vieillot aussi. Le romantisme de nos jours paraît ridicule et idiot. -Détrompe-toi. Nous sommes tous des mendiants de l'amour. Nous aimons rêver et plonger dans les tréfonds des sentiments. Bien sûr, nous ne le montrons pas tous, car cela peut paraître, comme tu le dis, un peu idiot, mais en réalité, aucun être humain au monde ne peut vivre sans sentiments et sans les rebonds de son cœur. Nawel garde le silence un moment puis lance : -Je ne sais pas comment tu fais pour décortiquer toutes ces choses. -Tu veux dire qu'un petit comptable comme moi ne devrait pas trop s'intéresser au romantisme ? -Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais depuis quelques heures que nous discutons ensemble, je ne cesse de découvrir des facettes cachées de ta personnalité. -On ne se connaît pas encore assez pour parler de facettes cachées, mais je t'assure Nawel, j'ai l'impression de t'avoir toujours connue et côtoyée. Elle ressentait la même chose. Ne voulant pas lui donner l'occasion de prolonger la conversation, car elle avait faim et se sentait fatiguée, elle lui propose de le rappeler le lendemain : -Je meurs de faim et j'ai sommeil. Nous pourrons reporter cette conversation pour demain si tu veux bien ? -Sans aucun doute. Je n'ai qu'à te souhaiter une excellente soirée et une bonne nuit. La cérémonie du mariage de la jeune voisine fut un plaisir. La famille de Mustapha consentit enfin à assister à cette petite fête qui unit leur fils à Nardjesse, et tout le monde apprécia le jeune marié pour sa sagacité, son sens de l'humour et sa bonne éducation. Nawel est rassurée. Ses conseils n'avaient pas été vains. Le lendemain, elle se met sur son trente et un pour se rendre à la rédaction. Elle avait balayé ses dernières réticences. Le passé lui importait peu maintenant qu'elle recommençait à reprendre goût à son travail. Elle se rappelle les conseils de son psy et aussi ceux de Nabil qu'elle avait omis d'appeler la veille. Que va-t-il penser d'elle ? Qu'elle n'était pas fidèle à ses promesses, ou qu'elle lui avait menti ? Elle se promet de le rappeler en fin de journée. À la rédaction, Mohamed l'attendait de pied ferme. Il l'accompagne d'abord au bureau de leur directeur qui fut heureux de la revoir et encore plus heureux de savoir qu'elle avait accepté la promotion qu'on venait de lui proposer. Mohamed avait pris les devants pour la mettre plus à l'aise. On avait repeint l'ancien bureau de Fayçal, changé le décor et même rajouté de belles plantes vertes. Nawel est émue. Tout le monde était aux petits soins avec elle. Elle ne devrait décevoir personne. Elle s'assoit derrière son bureau flambant neuf, ouvre les tiroirs, puis se lève pour s'approcher de la bibliothèque qui comportait des ouvrages et des revues. La documentation était au rendez-vous. Un ordinateur, dernier modèle, trônait dans un coin, sur une table de travail. -C'est fabuleux Mohamed. Je ne m'attendais pas à autant de sollicitude. -Je voulais que tu reprennes les rênes. J'ai mis tous les moyens à ta disposition. Il n'y a aucune trace du passé. -C'est magnifique. Merci du fond du cœur. -Alors, vas-tu enfin te remettre au travail ? -Bien sûr. Je prends les deux rubriques proposées. La culturelle et la société. -Parfait. Je vais te mettre en contact avec les reporters. -Je vais organiser un premier briefing dans la journée. Je veux tout d'abord tâter le terrain. Beaucoup de choses ont changé durant mon absence. -Tu n'a qu'à demander une copie de la maquette en début d'après midi. Inutile de trop te déplacer. Nous avons un serveur qui te permet de recevoir et de partager toutes les informations. -Formidable. Je vais m'atteler tout de suite à ma première tâche de la journée. Tu a une matière en vue. -Oui. Nous venons de recevoir par internet les premiers articles sur le festival du théâtre amateur. Des impressions à chaud nous sont parvenues. -Parfait, je m'en occupe. (À suivre) Y. H.