Pour M. Makri, aujourd'hui, il n'existe plus que deux projets en Algérie : "Il y a, d'une part, le projet de l'opposition incarné par la CLTD, qui œuvre pour le changement démocratique et, d'autre part, le projet du pouvoir basé sur des politiques de l'échec." Le fameux "one, two, three...viva l'Algérie", mêlé à des versets coraniques et autres "hadiths", les militantes et les militants du Mouvement de la société pour la paix (MSP), venus de plusieurs wilayas, s'en sont donné à cœur joie, le temps d'un meeting, hier, dans la grande salle "Saoura" de la Safex, à Alger. Une activité que bien des partis ont presque oubliée ces dernières années, excepté lors des échéances électorales. Cette activité partisane entre, en fait, dans le cadre du vaste programme arrêté par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Actualité politique oblige, le chef de file du MSP, Abderrezak Makri, n'a pas raté cette occasion pour répondre, à sa manière, particulièrement à Amar Saâdani dont les attaques contre l'opposition deviennent récurrentes. "Je refuse de répondre à Saâdani par l'insulte et l'invective. Je le mets seulement au défi d'accepter une instance nationale indépendante pour la surveillance des élections, lui qui se croit maintenant le plus fort en s'attaquant publiquement au général Toufik. Ya Sidi, si tu te crois le plus fort, si tu considères que le peuple est avec toi, si tu es un homme politique, si tu es un ‘f'hel' (digne), qu'on organise des élections transparentes et tu verras ce que pense réellement le peuple de toi. Chiche ! Viens, avec ton FLN pour un face-à-face avec le MSP seul !", a martelé à plusieurs reprises, le leader du MSP devant une assistance chauffée à blanc. Les applaudissements nourris, accompagnés de slogans hostiles au pouvoir, donnent davantage de tonus à M. Makri qui, plus que jamais, ne jure que par la transition démocratique. Une transition, explique-t-il, qui passe impérativement par l'instauration d'une instance nationale indépendante de surveillance des élections, l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, puis l'adoption d'une Constitution consensuelle. Sans quoi, alerte-t-il, "le pays ira droit vers une crise, voire des crises encore plus profondes !" La nouvelle orientation économique du gouvernement, dévoilée à travers la loi de finances 2016 adoptée tout récemment à l'Assemblée, attise davantage la colère de chef du MSP qui refuse de croire à une transition économique sans une transition politique. "Il ne peut y avoir de transition économique sans une transition politique ; ce n'est pas avec le même pouvoir qui a gaspillé plus de 800 milliards en 15 ans qu'on peut aspirer à construire une économie diversifiée", a-t-il encore fustigé non sans dénoncer la loi de finances qui est, regrette-t-il, faite "pour mener l'Algérie à la faillite". Pour M. Makri, aujourd'hui, il n'existe plus que deux projets en Algérie : "Il y a d'une part le projet de l'opposition, incarné par la CLTD, qui œuvre pour le changement démocratique et, d'autre part, le projet du pouvoir basé sur des politiques de l'échec." Il appelle ainsi le peuple à opter et, rapidement, pour le projet de l'opposition, "unique solution pour sauver ce qui reste et œuvrer à rattraper le temps perdu". Pour lui, "tout autre solution n'est que perte de temps et personne ne nous pardonnera de laisser le pays aller à la ruine". Pour convaincre les citoyens de ce choix indispensable, le chef du MSP insiste auprès des militants du parti et ceux de l'ensemble des partis d'opposition à privilégier le travail de proximité et la sensibilisation du peuple sur les "dangers" qui guettent le pays. "Le bradage de notre pays est une traîtrise à nos martyrs", tel est le slogan choisi par le MSP pour sa campagne "anti-pouvoir" qu'il compte poursuivre à travers tout le territoire. F.A.