Pour le Pôle du changement, la priorité c'est d'aller plutôt vers l'instauration d'une instance nationale indépendante de supervision et de contrôle des élections. Décidément, les partis de l'opposition ne veulent même pas attendre de recevoir la copie de ce que sera la future Constitution, qui sera probablement rendue publique aujourd'hui par le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, pour réaffirmer leur rejet à ce projet "loin de constituer une priorité" pour eux. En effet, après la sortie en début de semaine du MSP, hier, c'était au tour du Pôle des forces du changement, coordonné par le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, de réitérer sa position quant au projet de révision constitutionnelle qui "ne saurait constituer une priorité compte tenu des dangers qui guettent le pays". Dans un communiqué sanctionnant sa réunion ordinaire, le Pôle des forces du changement a souligné que "la volonté populaire est seule source de tous les pouvoirs, et qu'il serait inacceptable que ce même pouvoir, illégitime, qui a violé à maintes reprises la Constitution, propose son amendement, surtout que la vacance du pouvoir a permis à des forces extra-constitutionnelles d'accaparer le centre de décision". D'où son jugement que "toute révision de la Constitution qui engage l'avenir du pays, exige que le peuple soit consulté à travers des élections propres et honnêtes". Ainsi, pour le Pôle du changement qui forme, aux côtés des partis et des personnalités politiques de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition, (Icso), la priorité c'est d'aller plutôt vers l'instauration d'une instance nationale indépendante de supervision et de contrôle des élections,"seule instance en mesure de conduire un processus électoral dans toutes ses étapes". Ce processus, énumère-t-on, qui passe, dans l'ordre, par "la révision des listes électorales, la préparation, la supervision et le contrôle y compris l'examen des recours et la proclamation définitive des résultats, en dehors de toute ingérence de l'administration". Le Pôle des forces du changement, qui porte désormais tous ses espoirs sur le processus initié par l'Icso, invite "toutes les forces d'opposition nationales" à prendre part au prochain congrès prévu par cette instance, une sorte de "Mazafran bis", en référence à la conférence nationale de l'opposition tenue le 10 juin 2014 à l'hôtel "Mazafran" de Zéralda (Alger). Le second point débattu hier par le Pôle des forces du changement est relatif à la loi de finances 2016 qu'il rejette, d'abord dans la forme, pour avoir été passée "par la force et adoptée par un Parlement qui manque de légitimité". Dans le fond, le Pôle des forces du changement alerte sur les "menaces qui en découlent sur le pouvoir d'achat des citoyens et sur la stabilité et la sécurité du pays". Actualité oblige, le Pôle des forces du changement n'a, par ailleurs, pas manqué de souligner que les funérailles populaires spontanées et sincères réservées au défunt chef historique Hocine Aït Ahmed "traduisent une adhésion massive du peuple algérien aux libertés démocratiques, à la liberté d'expression et à l'héritage national et humain du défunt, ainsi qu'à sa considération aux nobles fils de ce pays, qui ont toujours privilégié la volonté populaire comme source unique du pouvoir". Le message est clair ! Farid Abdeladim