De nouvelles manifestations ont eu lieu hier en Iran, mais également au Pakistan, pour protester contre l'exécution, samedi dernier par l'Arabie saoudite, de l'imam chiite Nimr Baqer al-Nimr pour "terrorisme", a rapporté l'agence officielle iranienne Irna et les médias occidentaux. Des milliers d'Iraniens sont sortis dans la rue après la prière du vendredi, lors de laquelle l'ayatollah Mohammad Kashani a dénoncé ce qui est considéré par Téhéran comme un crime et une impardonnable atteinte aux droits de l'Homme. "Dans tous les crimes commis contre les musulmans, il y a trois piliers : les Etats-Unis, le régime sioniste et l'Arabie saoudite", a déclaré l'ayatollah Mohammad Kashani, selon l'agence Irna. "Le régime sioniste planifie, les Etats-Unis soutiennent et l'Arabie saoudite fournit l'argent nécessaire", a déclaré l'ayatollah Mohammad Kashani, cité par Irna. Au Pakistan, les chiites ont manifesté leur colère contre le régime de Riyad et ses exécutions des prisonniers politiques, sous le couvert de condamnations pour terrorisme. "Des milliers de musulmans à Islamabad, Lahore, Rawalpindi, Peshawar, Quetta, Karach, Muzaffarabad... sont descendus dans les rues, juste après la prière du vendredi pour manifester leur colère contre l'Arabie saoudite", a rapporté Irna dans sa version en ligne. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux dirigeants wahhabites et à leurs alliés occidentaux, dont les Etats-Unis et Israël. "Les manifestants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : ‘Mort à Al-Saoud (famille régnante à Riyad, ndlr), mort à l'Amérique et mort à Israël'", considéré comme un état terroriste par l'Iran et un élément déstabilisateur au Proche-Orient, une région minée par les conflits armés et le terrorisme islamiste aux liens avérés avec l'Arabie saoudite. Les manifestants chiites au Pakistan ont dénoncé aussi la participation de leur pays à la coalition arabe au Yémen. Cette coalition, dirigée par Riyad, appuie les forces du gouvernement yéménite, en guerre depuis un an contre les Houthis (chiites). L'Arabie saoudite, la première à avoir rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran, semble, par ailleurs, déterminée à poursuivre ses provocations en annonçant, via ses journaux locaux, l'exécution prochaine de quatre prisonniers iraniens, dont un avait été arrêté pour espionnage. Le quotidien Arab News a précisé que trois de ces Iraniens seront jugés pour "terrorisme" et le quatrième pour espionnage, sans fournir d'autres précisions. Lyès Menacer/Agences