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Des familles des cadres du Craag jetées à la rue
La face cachée de la 20e opération de relogement
Publié dans Liberté le 17 - 01 - 2016

Cette série d'expulsions a coïncidé, selon les témoignages de ces familles, avec l'opération de relogement de six familles qui occupaient un habitat précaire au niveau du Craag.
La dernière opération de relogement, soit la vingtième qu'ont opérée les services de la wilaya, samedi 9 janvier, n'a pas fait que d'heureux attributaires d'appartements neufs, du fait qu'elle a fait basculer des citoyens dans la précarité. En effet, le recasement en grande pompe de 1100 familles a été suivi de l'expulsion manu militari de dix familles de cadres et d'universitaires occupant légalement des logements d'astreinte au site du Craag de Bouzaréah. Jeté ainsi à la rue après qu'ils eurent occupé ces lieux au lendemain même de l'indépendance, ces cadres, dont des techniciens, ont été mobilisés sur place pour assurer la bonne marche du Centre national d'astronomie, d'astrophysique et de géophysique (Craag).
C'est le cas de l'ancien directeur de l'Observatoire astronomique d'Alger, en l'occurrence le professeur Ghelzoun, qui occupait son logement d'astreinte et de fonction depuis 1964.
Cette série d'expulsions a été coïncidé, selon les témoignages de ces familles, avec l'opération de relogement de six familles qui occupaient un habitat précaire au niveau du Craag, où elles étaient parquées depuis des années dans des garages. Selon les dires des chefs de familles chassées de leur domicile, c'était au moment où les services de la wilaya étaient occupés à transférer les six familles vers Birtouta pour y être relogées, que les éléments de la police ont fait irruption dans le site pour déloger les occupants légaux, sans pour autant présenter une décision de justice. D'après Aït Sidhoum, enseignant universitaire de son état, c'est après l'échange de propos avec l'officier et ses agents au sujet d'un document officiel justifiant une telle descente que "les flics se sont alors rétractés. En effet, nous ne sommes pas des indu-occupants. À ce sujet, le policier s'était excusé en précisant que la police a été dépêchée sur les lieux afin d'évacuer un bidonville ! Or, ce n'était pas le cas". L'enseignant universitaire qu'était accompagné de son épouse encore sous le choc a tenu à ajouter avec amertume : "Seulement, ce n'était que partie remise, puisque quelques heures après, soit vers 17h, il y a eu l'arrivée de renforts d'éléments de police, pour opérer le coup de force, voire l'opération coup-de-poing qu'avait ordonnée la wilaya d'Alger. Bien entendu, nos supplications sont demeurées vaines face au chef des policiers qui n'était porteur d'aucun document de réquisition nous intimant l'ordre de quitter les lieux. Au contraire, le policier haussa le ton cette fois ci : ‘'Nous n'avons rien à vous donner ! Nous avons reçu l'ordre de la wilaya de vous évacuer, sans plus.'' On a fait alors dans la résistance, mais mal nous en a pris, puisqu'ils nous ont malmenés et ont jeté nos affaires dehors sur le camion. Pis encore, nos enfants en bas âge qui assistaient à la scène étaient en pleurs." Après les Aït Sidhoum, le tour est venu, nous dit-on, pour la famille du professeur Ghelzoun. Le même procédé est utilisé, nous dira Benamrouche, dont le père occupe ce logement d'astreinte depuis 1964. "Le professeur Ghelzoun s'est montré intransigeant quant à la présentation d'un document de justice pour évacuer les lieux, puisqu'il n'est pas un indu-occupant. Mais rien à faire, les policiers ont été instruits à jeter tout le monde dehors."
Le professeur Ghelzoun n'en est pas resté là, puisque le lendemain, soit dimanche 10 janvier, il a déposé une plainte en référé contre la wilaya d'Alger au tribunal administratif de Bir Mourad Raïs. Mieux, son affaire a abouti, car il a obtenu gain de cause.
"Le jugement a été prononcé en notre faveur. Le jugement qui est exécutoire stipule expressément qu'on retourne à notre domicile au Craag. D'ailleurs, demain matin, j'irai voir le directeur du Craag en compagnie d'un huissier de justice pour récupérer les clefs", témoignera le professeur Ghelzoun. Quant à M. Benamrouche, il était en compagnie de sa mère âgée de 80 ans et dont son père a servi le Craag pendant plus de 40 ans avant de subir le même sort. Il nous a rappelé l'anecdote lors de la visite du président Abdelaziz Bouteflika en 2003 au Craag au lendemain du séisme de Boumerdès : "Ce jour-là, M. Yeles, directeur du Craag, a sollicité le président Bouteflika à l'effet d'évacuer et de reloger les occupants ailleurs. Seulement, le président de la République était catégorique : il est hors de question de les déloger." Seulement, ce n'est pas le cas, puisque 12 ans après, l'irréparable fut perpétré dans la douleur.
Les dix familles expulsées ont emboîté le pas au professeur Ghelzoun, en déposant plainte au tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, afin de récupérer leur logement d'astreinte.
Indépendamment de cette affaire du Craag, il importe de s'interroger si la loi permet d'expulser des familles en pleine période hivernale.
Hanafi H.


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