Conséquence immédiate des attentats de Londres : de nombreux pays d'Europe, les Etats-Unis et la Russie ont renforcé leurs mesures de sécurité pour se prémunir contre de nouvelles attaques. Ces attentats, qui ont fait, jeudi, plus de 50 morts, ont été revendiqués par un groupe islamiste qui menace de s'attaquer à d'autres pays du Vieux-Continent s'ils ne retirent pas leurs troupes d'Irak et d'Afghanistan, citant le Danemark et l'Italie. En Grande-Bretagne même, l'alerte était maximale. Des quartiers ont été bouclés par les forces de l'ordre, alors que le métro a été carrément fermé. Toutefois, les principaux aéroports n'ont pas été fermés, mais sont désormais soumis à une surveillance renforcée. À Londres, des ambassades ont pris des mesures spéciales, comme celles d'Israël et d'Allemagne qui ont ouvert une cellule de crise. Des “consignes de sécurité maximum” ont été données pour renforcer le contrôle des passagers des trains Eurostar qui relient Paris à Londres en passant sous La Manche. Aux Etats-Unis, le niveau de l'alerte terroriste a été relevé au niveau orange (“très élevé”) dans les transports en commun. Mais les autorités ont dit ne pas disposer “d'information spécifique crédible suggérant l'imminence d'un attentat”. Cette mesure concerne spécifiquement les transports urbains et les transports ferroviaires de passagers. Un consultant en sécurité et ancien responsable de la CIA, Vincent Cannistraro, a estimé que les Etats-Unis seraient “une cible moins facile que l'Europe” en “raison des mesures de sécurité plus strictes et d'une communauté musulmane mieux intégrée”. À Gleneagles (Ecosse), où sont réunis les dirigeants du G8, le président américain George Bush a dit, pour sa part, avoir pris contact avec le département américain de la Sécurité intérieure pour lui intimer de se montrer “extrêmement vigilant”. De son côté, l'Espagne, frappée en mars 2001 par une série d'attentats similaires qui avaient fait 191 morts, a aussitôt activé “tous les systèmes d'alerte et de prévention”. En France, le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé que le plan Vigipirate passait de l'orange au rouge, et a lancé un appel à “la vigilance” et à la “détermination”. Le plan Vigipirate comporte quatre phases correspondant à quatre couleurs : jaune, orange, rouge, écarlate. La France a déjà entamé un renforcement militaire autour des sites sensibles, principalement les gares et les aéroports à Paris. En Italie, l'autorité de l'aviation civile a placé, à titre de précaution, tous les aéroports du pays en état d'alerte maximale. Le ministère de l'Intérieur a annoncé la réunion d'un comité comprenant des représentants de tous les services de police pour examiner quelles nouvelles mesures de sécurité prendre, précisant qu' “un système de défense (avait été) activé pour protéger les sites les plus sensibles représentant le Royaume-Uni en Italie”. En Allemagne, les chemins de fer nationaux ont renforcé les mesures de sécurité. Du personnel de surveillance supplémentaire a été déployé dans le métro de Berlin, ainsi qu'autour des bases militaires britanniques et américaines de Rhénanie du Nord-Westphalie, dans l'Ouest. À Budapest, la police hongroise a renforcé la sécurité de l'ambassade du Royaume-Uni, des gares, des stations de métro et de l'aéroport. Au Danemark, la police a augmenté la sécurité “modestement”, concentrant ses efforts de surveillance sur des sites-clés. La direction du métro de Copenhague et les principales compagnies aériennes danoises ont également accru la surveillance. La Belgique, qui ne fait pas l'objet de menace “spécifique”, a néanmoins annoncé un renforcement des mesures de sécurité. La Pologne, proche alliée de Washington en Irak, a elle, également, accru sa vigilance. La police polonaise juge toutefois qu' “il n'y a actuellement aucune menace réelle” en Pologne. À Moscou, la sécurité du métro, déjà visé par plusieurs attentats dans le passé dont un attentat-suicide qui avait fait 42 morts en février 2004, a été renforcée. Aux Pays-Bas, les contrôles aux frontières ont été renforcés, de même que les mesures de sécurité autour des bâtiments abritant des intérêts britanniques. L'OTAN, pour sa part, s'est réunie, hier matin, à Bruxelles, et s'est déclaré prête à aider, mais n'a reçu aucune demande des autorités britanniques. Rafik Benkaci