La cinémathèque et le musée pluridisciplinaire de Batna sont complètement à l'abandon. Le premier souffre toujours de problèmes de rénovation et le deuxième est tombé entièrement dans l'oubli. L'ensemble des citoyens de la capitale des Aurès s'est interrogé, des années durant, sur les raisons ou les causes de la fermeture de la cinémathèque de Batna, qui se trouve en plein centre-ville de la wilaya (rue des frères Boubasa). Quant au musée pluridisciplinaire, il semble être à l'abandon en dépit d'une réalisation récente. Lors de la visite de Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture dans la capitale des Aurès (le 19 décembre dernier), dans le but de s'entretenir avec les responsables chargés de la restauration du tombeau numide Imedghassen, le premier responsable du secteur culturel, s'est longuement entretenu, notamment avec les responsables de la culture de la ville de Batna. À cet effet, il a donné instruction pour que la cinémathèque rouvre ses portes aux cinéphiles. Le nouveau directeur de la culture de Batna, M. Kabour, a tenu à dissiper les doutes et les ambiguïtés sur cette fermeture. Ainsi, il nous a affirmé que "l'ouverture de la cinémathèque ne se fera pas en un claquement de doigts". Et pour cause, une commission constituée de la Sonelgaz et de la Protection civile (partie prenante et importante dans cette commission), préconise la sécurité avant tout. "L'installation de la bâche à eau, n'est pas une mince affaire, ni un jeu d'enfant", a tenu à préciser le directeur de la culture. Pour remédier aux problèmes plusieurs propositions ont été faites, d'ailleurs, un revêtement ignifuge a été exigé, son installation est en cours, ainsi que la réparation des fuites d'eau qui ont apparu dans le toit de la salle de projection. Le cinéma avait sa place à Batna, dans les années 70 et 80 à travers un cinéclub. Comment relancer cette tradition, avec la concurrence que connaît le secteur du film (DVD, cinéhome, chaîne spécialisée...). La conception de la cinémathèque s'apparente plutôt à "un conservatoire avec des touches de piano, or il fallait peut-être penser à un film argentique ou une salle obscure avec appareil de projection. C'est à croire que tout est fait de travers", nous confie un étudiant, cinéphile et cinéaste, primé en short-movie (court métrage), lors d'une compétition en Australie. Quant au musée "pluridisciplinaire", sa situation est des plus confuses, car, il a été créé sans constitution d'un conseil scientifique comme cela se fait un peu partout dans le monde pour pouvoir le classer. À ce propos, le directeur de la culture nous informe que "la muséographie existe. Mais, nous n'avons pas pris soin de la consulter". Pourtant un chef de projet existe, en la personne de M. Benbouzid. "Le musée est vide et il n'a jamais reçu de visiteurs, l'établissement est fermé et il n'y a rien à visiter", nous disent des jeunes adossés au mur de cet établissement. Le ministère de la Culture avait dépêché tout récemment le secrétaire général, M. Boulebsir, qui a effectué une visite d'inspection des lieux, on s'attend dans les plus brefs délais à voir la naissance d'un arrêté de création pour que le musée puisse réellement commencer une grande quête et une prochaine ouverture au public. L'acte culturel dans sa diversité n'est pas méconnu des citoyens de la ville de Batna, et ce, grâce aux festivités organisées dans les différents arts qui drainent un grand nombre d'habitués et de profanes. À ce sujet, on peut citer : le Festival du théâtre amazigh, les Journées de la musique classique, le Colloque de la littérature maghrébine... Malheureusement, le 7e art reste un secteur absent dans la capitale des Aurès. RACHID HAMATOU