Estimées à plus d'un demi-million de personnes, les victimes ayant fui les conflits armés au Nigeria et en Centrafrique nécessitent des fonds évalués à 500 millions de dollars US pour subvenir à leurs besoins. L'appel aux dons a été lancé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires aux pays bailleurs de fonds afin qu'ils leur octroient 500 millions de dollars, au cours de l'année 2016, pour pouvoir venir au secours des centaines de milliers de personnes concernées ainsi qu'aux communautés les accueillant. Il s'agit de deux plans régionaux d'aide aux réfugiés centrafricains et nigérians, qui ont été officiellement présentés lors d'une conférence des bailleurs de fonds à Yaoundé, au Cameroun. Le HCR demande 198,76 millions de dollars pour 230 000 réfugiés nigérians et 284 300 habitants des communautés d'accueil au Cameroun, au Niger et au Tchad, et 345,7 millions de dollars pour 476 300 réfugiés centrafricains et 289 000 personnes qui les accueillent au Cameroun, en République démocratique du Congo (RDC), en République du Congo et au Tchad. Les fonds récoltés permettront de couvrir les besoins dans des secteurs tels que la protection, l'éducation, la sécurité alimentaire, la santé et la nutrition, les moyens de subsistance, les abris, l'assistance de base, la fourniture d'eau potable, des installations pour l'hygiène et l'assainissement. La coordinatrice régionale du HCR pour les situations des réfugiés en République centrafricaine et au Nigeria, Liz Ahua, a déclaré que "ces deux crises humanitaires ne doivent pas être oubliées, elles ne vont pas disparaître. La souffrance est grande et les besoins sont criants parmi les déplacés et les communautés d'accueil". Evoquant les attentats-suicides, les enlèvements, les massacres aveugles et les violations massives des droits humains, elle a souligné que "des violences sont commises quasiment chaque jour dans le nord-est du Nigeria et en République centrafricaine, générant peur et nouveaux déplacements dans la région". Exhortant les bailleurs de fonds à être généreux, la responsable régionale du HCR a plaidé la cause des réfugiés en affirmant : "La lumière est au bout du tunnel, mais nous ne la verrons pas, à moins qu'il y ait un engagement beaucoup plus fort de la part des gouvernements africains et de la communauté internationale pour aider au rétablissement de la paix et de la stabilité." En dépit des mesures prises en vue de rétablir la paix dans le nord-est du Nigeria et en République centrafricaine, des déplacements importants de population se sont poursuivis au cours de l'année 2015. Au Nigeria, le gouvernement a fait reculer le groupe armé Boko Haram, mais ce dernier a adopté des tactiques de terreur qui se propagent dans les pays voisins. En République centrafricaine, la paix relative a été ponctuée de vagues de violences qui ont déclenché des déplacements à l'intérieur du pays et en République démocratique du Congo. Il y a lieu de noter que les plans régionaux d'aide aux réfugiés centrafricains et nigérians font partie du plan d'appel humanitaire plus large pour l'année 2016, lancé en décembre 2015, et qui demande 20,1 milliards de dollars pour porter assistance à 87 millions de personnes dans le monde. Merzak Tigrine