Le programme d'appui aux journalistes et aux médias algériens est relancé. C'est du moins ce qu'a déclaré hier M. Lucio Guerrato, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, lors d'une rencontre avec les journalistes. Adopté en 2001, le programme a connu des problèmes et un arrêt des activités suite aux différends existant entre le syndicat des journalistes et la délégation de la Commission européenne. La situation a, semble-t-il, été débloquée avec la signature d'un avenant à la convention de financement qui a, en outre, rallongé la durée d'exécution du programme de 10 mois et ce, jusqu'en janvier 2007. “C'est le signal de la remise en route, de l'application effective de ce programme”, se réjouit M. Lucio Guerrato. Le nouveau gestionnaire opérationnel du programme sera donc la maison de la presse. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), précise le chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, demeure “le partenaire et le principal bénéficiaire”. Les bénéficiaires des actions du programme, explique M. Guerrato, n'ont pas changé par rapport à la convention de financement initiale. Ce sont, nous dit-on, les journalistes, les entreprises de presse privées, les structures syndicales et les enfants de journalistes victimes d'actes du terrorisme. La formation, précise le chef de la délégation de la Commission européenne à Alger, constitue le noyau central du programme. Un tiers des fonds lui est consacré. Les activités débuteront dès le mois de septembre prochain. Une journée d'information est programmée le 4 septembre 2005 à l'attention des journalistes. Doté d'un budget de 5 millions d'euros (environs 450 millions de dinars), ce programme s'adresse à l'ensemble des journalistes et médias. La formation constitue le volet essentiel. Il s'agit notamment de cycles de perfectionnement pour les jeunes journalistes et correspondants locaux, de recyclage, de stages de langues étrangères, de stages de formation aux nouvelles technologies (internet, bases de données…). La formation initiale, explique-t-on, concerne tous les journalistes ayant moins d'un an d'expérience ou bénéficiant d'un contrat d'embauche. Elle se déroule sur cinq semaines en alternant formation et activités professionnelles. Elle touchera une centaine de journalistes. Son démarrage est fixé pour le 15 octobre 2005. Les formations d'animateurs, c'est-à-dire de chefs de rubrique et responsables d'équipe rédactionnelle s'adressent aux journalistes expérimentés déjà en poste. Elles débuteront début novembre 2005. Des formations à la carte seront, par ailleurs, organisées à la demande des organismes de presse pour soutenir leur propre programme de développement, qu'il s'agisse de l'ouverture ou de la consolidation des rubriques spécialisées, d'éditions locales ou de l'amélioration des techniques de présentation. Ce type de formation est prévu à partir du mois d'octobre prochain. Le programme prévoit aussi un soutien aux entreprises de presse privées en fournissant une expertise et une assistance technique aux patrons de presse pour améliorer la gestion de leur entreprise par des diagnostics de management ou des évaluations en marketing, espaces de diffusion. Cette activité, révèle-t-on, a démarré en 2003 avant l'arrêt du projet. Elle consiste à fournir aux entreprises de presse qui le souhaitent une assistance technique pour améliorer la gestion de l'entreprise dans des domaines particuliers : diffusion, publicité et projets de développement. Cet appui pourra prendre également la forme de sessions de formation pour les cadres gestionnaires des entreprises de presse. Un fonds de soutien aux enfants de journalistes victimes d'actes terroristes a été dégagé. Ces enfants, explique-t-on, “recevront de manière régulière une bourse de scolarité qui leur sera servie par un organisme financier retenu après consultation”. La liste des ayants droit, précise le document de délégation de la Commission européenne, a été établie. “Les familles seront invitées à constituer un dossier”, souligne le document. Le programme d'appui aux journalistes et aux médias algériens, demandé et négocié, faut-il le rappeler, par le Syndicat national des journalistes (SNJ), prévoit un fonds d'appui à l'achat de petit matériel professionnel personnel. Le programme prévoit également un centre de formation, un centre de documentation et un club de la presse. Les locaux devant abriter ces structures, précise la délégation de la Commission européenne, seront fournis par les autorités algériennes. Meziane Rabhi