Après le FFS et Ennahda, le front du rejet de la révision de la Constitution s'élargit à de nouveaux partis qui se recrutent au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). L'alliance des partis islamistes au Parlement, qui regroupe outre le mouvement Ennahda, le MSP et El-Islah, a annoncé le boycott de la séance de vote de la révision de la Constitution, prévue demain. Dans un communiqué rendu public mercredi, les trois partis ont expliqué leur décision, en formulant une série de reproches au projet de révision de la Constitution présenté par le gouvernement. Ils estiment qu'il s'agit d'"une révision non consensuelle qui n'a pas été soumise à un débat populaire et profond, qui est de nature à diluer la responsabilité politique puisqu'il ne précise pas la nature du régime politique et ne consacre pas la séparation des pouvoirs, l'équilibre entre les pouvoirs et l'indépendance de la justice". L'AAV estime, en outre, que "ce projet de révision de la loi fondamentale du pays, non seulement ne consacre pas la transparence des élections, mais aussi constitue une régression sur les anciens acquis qu'il comportait". De plus, l'AAV déplore la démarche adoptée pour la promulgation de cette révision, "loin du débat de fond, de la participation du peuple et qui priverait le Parlement des discussions et d'amendements libres". Par cette déclaration de boycott de la séance de vote de demain, le groupe parlementaire de l'AAV vient ainsi acter une décision qui était dans l'air depuis l'annonce unilatérale du mouvement Ennahda. Il vient aussi se conformer à la position globale de l'opposition de rejet du projet de révision constitutionnelle. Pour le MSP, un des partis qui composent l'Alliance verte, la décision du boycott remonte au dernier conseil consultatif (majliss echoura), pour l'année 2016. Le président dudit conseil avait alors fait du rejet pas l'instance consultative de la révision de la Constitution, mais avait laissé le soin au bureau exécutif national et au groupe parlementaire de concrétiser la décision. Le président du parti, Abderrezak Makri, avait, pour sa part, souligné que la décision du conseil de rejeter le projet de révision de la Constitution est la conséquence du choix, par son parti, de se positionner aux côtés de l'opposition "pour servir le pays et garantir son avenir". Cette position est également partagée par le mouvement Ennahda, qui avait exprimé le rejet de cet amendement et instruit ses députés à la Chambre basse du Parlement de boycotter la séance de vote. La même tendance est observée chez des députés du Front de la justice et du développement (FJD - El-Adala), après une réunion qui avait regroupé également les députés du PT et du FFS, dimanche 31 janvier, pour discuter des moyens adéquats pour prendre une position commune lors de la séance du vote du projet de révision de la Constitution. Au cours de cette réunion, plusieurs actions avaient été évoquées, notamment le boycott, l'abstention ou le vote "contre". Amar R.