Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a précisé que l'option de transition énergétique est un "choix économique délibéré" et "une ambition industrielle bien pensée". La célébration, ce 24 février, du 45e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures remet sur le tapis la lancinante question de la transition énergétique en Algérie. Cette année, l'énergie, placée au cœur de la souveraineté des Etats et de leurs politiques de sécurité énergétique, fait encore parler d'elle, à travers notamment la non-maîtrise (chute) des cours du pétrole et ses conséquences sur l'économie et la monnaie nationales. Pourtant, depuis déjà des années, des experts ont attiré l'attention sur l'urgence d'une politique de "préservation de l'énergie fossile" et de développement des "énergies renouvelables", appelant dans le même temps à préparer "l'après-pétrole", à diversifier l'économie nationale et les exportations hors hydrocarbures. En novembre dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé la couleur. Présent à la Conférence de Paris sur le climat (COP21), il a ainsi indiqué que l'Algérie a la ferme volonté d'initier "sans délai" une transition énergétique vers un modèle basé sur des énergies propres et renouvelables. Et, faisant preuve d'optimisme concernant le potentiel d'énergies renouvelables, notamment solaire, Sellal a tenu à préciser que l'option de transition énergétique est un "choix économique délibéré" et "une ambition industrielle bien pensée". Plus récemment, les P-DG de Sonatrach et de Sonelgaz, s'appuyant sur nos réserves, ont fait savoir, lors du Ve symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), que le gaz naturel, "ressource d'avenir", est l'énergie sur laquelle l'Algérie doit miser pour subvenir à ses besoins et pour assurer sa transition énergétique. Ces déclarations publiques sont-elles le résultat d'une réflexion sur la future politique énergétique, dans le pays ? Il faut le croire, même si les débats sur le sujet mériteraient encore d'être approfondis et surtout approuvés par les Algériens. Mais, que faut-il retenir de ces débats ? Pour bon nombre d'experts, le secteur des hydrocarbures continuera d'être "un secteur de soutien privilégié du développement économique", pour répondre aux besoins financiers du pays. Du moins pour un temps. Mais, comment continuer à générer ces ressources financières, tout en défendant la sécurité énergétique interne ? La réponse se trouverait notamment dans l'exploitation des énergies renouvelables : solaire photovoltaïque et thermique, éolien, etc. À ce niveau, l'option du gaz de schiste, introduite dans la loi des hydrocarbures de 2013 et ayant suscité des remous sociaux, ne fait pas l'unanimité, en raison des risques et pollutions qu'elle causerait, y compris aux nappes phréatiques (au sud du pays). Cette option, pour l'instant mise au placard, nécessite cependant un large débat national, mais aussi la prise en compte de la réalité : l'Algérie est un pays semi-aride, où le problème de l'eau constitue un enjeu stratégique. Il y a lieu de relever que d'après des économistes et experts dans le domaine pétrolier, la transition énergétique ne saurait se séparer des choix à faire en la matière, qui engagent la société sur le long terme. Autrement dit, place à la problématique sociétale et au nouveau modèle de croissance ! D'aucuns sont allés jusqu'à soutenir que la transition énergétique implique une nouvelle dynamique, où "la sobriété énergique", "la maîtrise de la demande", "la vérité des prix", "la sensibilisation" et même "la formation" sont nécessaires. En revanche, d'autres ont insisté sur l'indispensable "consensus social", car la transition engage l'avenir du pays et celui des générations futures. H. A.