Lors de la rencontre régionale qui s'est tenue, hier, au centre culturel islamique de Chlef, le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, a longuement fustigé le pouvoir qui reste toujours incapable de trouver les solutions que le peuple attend depuis bien longtemps. D'emblée, il a évoqué son Livre blanc édité pour faire connaître "le type auquel notre régime politique appartient". Il expliquera que "ce document a été réalisé par des experts en la matière, à savoir des juristes et des spécialistes en droit constitutionnel, entre autres, que compte notre jeune formation politique" pour classer notre régime politique en comparaison avec les régimes constitutionnels qui existent actuellement dans le monde. "Surprise, le nôtre est unique au monde", dira-t-il, expliquant qu'il est bâti uniquement sur le culte de l'homme fort et de l'homme providentiel. Pour lui, il s'agit d'une dérive que notre pays n'a jamais connue "car cet homme se met au-dessus de la loi, de l'Etat, de la nation et de la Constitution et dont le pouvoir personnel veut tenir d'une main de fer l'ensemble des institutions du pays". À ce propos, il déclarera que la récente révision de la Constitution constitue une autre erreur qui s'ajoute, d'après lui, aux autres commises par le passé. "Nous avons toujours été catégoriques à ce sujet. Le projet devait être présenté et étudié au niveau de la base, mais comme cela ne les arrange pas, ils ont tout fait pour se donner l'occasion de s'accrocher au pouvoir éternellement." Ali Benflis a également expliqué que trois raisons sont à l'origine de l'abstention : "D'abord, parce que ces Algériens ne sont pas des citoyens à part entière dans leur pays car ils savent tout simplement qu'il existe en Algérie une seule citoyenneté à laquelle appartiennent les hommes du pouvoir uniquement. Puis parce qu'ils savent pertinemment que leurs voix ne comptent pas face à un système personnalisé et autoritaire. Quant à la troisième raison, c'est que les Algériens savent que l'Etat n'est plus l'Etat de tous, mais seulement celui d'une minorité qui néglige l'ensemble du peuple." Il rappellera, par ailleurs, que si le fossé ne fait que se creuser entre gouvernants et gouvernés, "c'est parce qu'il existe une rupture totale de dialogue et de confiance entre les différentes parties. Il faut préciser encore qu'il n'y a aucune représentativité des institutions de l'Etat en raison de l'absence de légitimité au sein de chaque structure administrative dans le pays. Voilà pourquoi notre pouvoir est faible et qu'il continue de mener notre pays à la dérive et vers un avenir incertain". Ali Benflis a conclu que seules une modernisation du système politique et une refondation qui doit passer par une transition démocratique pourront sauver le pays, "un défi que Talaie El-Hourriyet est en mesure de relever". AHMED CHENAOUI