Résumé : Plusieurs jours à prier, à brûler de l'encens sans que Kamélia ne se calme. Le cheikh voulait abandonner. Kamélia ne priait pas et n'écoutait pas le Coran. Mostafa était désespéré. Son fils ne méritait pas de vivre ce cauchemar... Ce soir-là, la veille de son départ, Mostafa resta avec son fils, à veiller jusqu'à une heure tardive. Il voulait profiter de sa présence tout en lui donnant des conseils. -N'énerve jamais ta mère ! Evite de faire des bêtises ! Tu sais qu'elle n'est plus elle-même quand elle s'énerve ! Quoi qu'il arrive, n'oublie pas que c'est ta mère et que tu lui dois tout ! -Je voudrais venir avec toi, papa ! le prie l'enfant, à voix basse, les yeux larmoyants. Ne me laisse pas avec elle ! Mostafa était désolé de lui répondre par la négative. -Hélas, ce n'est pas possible wlidi... Il ne t'arrivera rien en mon absence ! Elle ne te fera pas payer mon absence ! Malgré tout, elle est ta mère ! Elle t'aime, même si parfois elle est insupportable ! Allah ghaleb, elle est malade ! -Je sais qu'elle est malade, murmure l'enfant, en s'accrochant à son bras pour s'y appuyer. Mais quand elle me frappe, j'ai l'impression qu'elle me déteste... L'enfant laissait couler de grosses larmes. Mostafa le serra contre lui. Il n'avait pas le choix. -Il faut que tu m'écoutes. Sois fort. Si tu m'aimes, tu pourras supporter mon absence sans souffrir ! Il suffit juste que tu trouves le chemin du cœur de ta mère ! Zaher secoua la tête. Il avait le sentiment que rien de ce qu'il ferait ou dirait ne pourra attendrir sa mère. Surtout en l'absence de son père. Quand il s'absentait, elle s'imaginait des choses et elle enrageait d'impuissance. Elle aurait voulu se le garder. Mostafa le sentait trembler contre lui et regrettait qu'elle puisse inspirer autant de peur à leur unique enfant. -Va dormir ! Demain, tu as école, et moi, je serais déjà parti, lui dit-il. Il ne faudrait pas que tu t'endormes en classe ! -T'inquiète papa, je serai toujours le meilleur ! Pour que tu sois fier de moi ! promet l'enfant en essuyant ses larmes. Bonne nuit ! Mostafa l'embrassa affectueusement et le regarda aller dans sa chambre. Kamélia à qui rien n'échappait depuis la chambre ria doucement, l'aise mauvaise. -Une vraie fille manquée, lâcha-t-elle. -S'il pleure, c'est parce qu'il a un cœur ! Pas comme toi... Je pars demain et je te prie de prendre soin de lui ou d'elle... -Si tu te fais du souci, pour "ta fille", tu n'as qu'à rester ! Ne te moque pas de nous ! D'un côté, tu tiens à Zaher, d'un autre, tu pars ! Faudrait que tu fasses ton choix ! Une bonne fois pour toutes ! -La vie l'a fait pour moi, répondit-il en se levant pour aller se coucher. Quoi que je fasse, je te prie de ne pas t'en prendre à lui ! Je reviendrai un jour ! -Pourquoi pars-tu ? Qui est-elle ? Où vit-elle ? Qu'a-t-elle de plus à t'offrir ? -Rien, avoua-t-il. Je me sens mourir loin de vous, mais il faut que je parte ! -Pars en enfer ! Le cœur serré, Mostafa pensa qu'elle n'était pas loin de la vérité. Là où il se rendait, ce n'était pas le paradis... (À suivre) A. K.