Le ministre a suggéré, hier, au forum d'El Moudjahid, que le prix de l'eau sera revu à la hausse, mais a précisé en revanche que celui-ci sera “unitaire et unifié”. À peine 9,5% d'Algériens sont alimentés 24 heures sur 24 en eau potable. Ce taux peu reluisant a été lancé, hier, par Abdelmalek Sellal lors de son passage au forum du journal El Moudjahid. En outre, 60% de la population bénéficient d'un service au quotidien avec une plage horaire oscillant entre 2 et 16 heures. Les 30,5% restant sont alimentés une fois tous les 2 jours et plus. Mais, globalement, 26 millions d'Algériens, soit 79% des foyers, ont de l'eau potable. Optimiste, Abdelmalek Sellal prévoit une amélioration sensible d'ici 2009 en indiquant que l'eau sera assurée 24h/24 pour 20% de la population. Par ailleurs, M. Sellal a fait le bilan des actions entreprises par son département. Entre 2000 et 2004, l'Etat a investi 604 milliards de dinars. Entre autres projets lancés en 2004, la redynamisation des travaux de réalisation de beaucoup de barrages (Oued Athmania, Koudiat Asserdoun, Tichy Haff, …), le lancement de projets structurants (les systèmes Béni Haroun et MAO, le transfert Taksebt-Alger, …), l'achèvement de 4 barrages (Tilesdit, Koudiat Rosfa, Aïn Youcef et Kramis), la réhabilitation de 12 stations d'épuration des eaux usées et le lancement de 8 nouvelles stations d'épuration… Pour ce qui est des perspectives de développement, le ministre a assuré que son secteur engagera cette année 2005 un programme d'actions : l'accélération des travaux de réalisation des grands projets structurants, le lancement de nouveaux projets de transfert, le lancement effectif des travaux de réalisation de 3 barrages et de 14 nouvelles stations d'épuration ainsi que la réhabilitation de 11 STEP, l'amélioration des rendements des réseaux d'eau et des installations existantes. À l'horizon 2010, avec l'achèvement du programme de réalisation et de réhabilitation des stations d'épuration, le volume des eaux usées épurées atteindra les 500 millions de m3/an. Le ministre a assuré que d'ici 2010 à 2015, pas “une seule goutte d'eau sale ne sera déversée dans la mer”. D'ici 2010 toujours, l'Etat investira 700 à 800 milliards de dinars qui seront presque tous consacrés aux transferts. Alors que les potentialités sont de 16 milliards m3/an, l'Algérie n'en mobilise que 6,2 par an. Mais le problème ne se situe pas au niveau de la mobilisation mais plutôt de la distribution. Du fait de la vétusté du réseau AEP et des piquages illicites, les fuites d'eau sont estimées par M. Sellal entre 20 et 40%. Uniquement pour la capitale, il y a lieu de rénover une conduite de 2 500 km, à raison de 70 km par an. Aussi, pour le ministre, la solution est dans le partenariat avec les étrangers. “Pour la capitale, nous en sommes au finish avec Suez. Il ne reste que la question d'argent. L'objectif est la remise à niveau du réseau, le transfert de technologie et alimenter les Algérois en eau potable 24h/24 avec une pression de 3 bars jusqu'au 26e étage”. Pour ce qui est de l'eau minérale, le ministre a indiqué que la commission installée en septembre 2004 est en train de passer en revue les dossiers des 41 producteurs. “Il ne s'agit pas de sanctionner ou de suspendre qui que ce soit. Notre objectif est de distinguer entre l'eau minérale, l'eau de source, l'eau de table… Une différenciation au niveau des prix sera alors imposée”, a-t-il précisé. Pour ce qui est de la disposition du nouveau code des eaux prévoyant l'instauration de la concession en matière de distribution de l'eau, le ministre a indiqué que l'Algérienne des eaux ne couvre actuellement que les grandes villes, tout en indiquant : “Nous sommes en train de discuter avec le ministère de l'Intérieur pour rattacher à l'ADE l'ensemble des communes du pays”. En ce qui concerne le prix de l'eau, le ministre a assuré qu'il sera “unitaire et unifié”. “Ce sera un prix national. Il est vrai qu'il y aura quelques modulations, selon les 4 ou 5 zones qui seront créées. Mais, dans la même zone, ce serait un même prix”, a-t-il ajouté. En outre, il a suggéré que le prix imposé actuellement, qui est de 25,80 DA le m3, alors que son prix de revient est de 10 DA le m3, sera revu à la hausse. Et pour mettre un terme au non-paiement des factures, le ministère envisage l'opération généralisation du compteur 3e génération. Abordant le statut de la police des eaux, le ministre a affirmé que le nouveau code lui donne plus de prérogatives. Son effectif, à peine 3 500 agents, sera renforcé. A. C.