S'il n'annonce pas clairement l'augmentation du prix du m3 d'eau, Abdelmalek Sellal, ministre des ressources en eau, n'en a pas moins évoqué, hier au forum de l'ENTV, son réajustement dans la perspective de la hausse de celui de l'électricité suggérée il y a quelques semaines par M. Bouterfa, P-DG de Sonelgaz. “Je ne dirais pas qu'il y aurait une augmentation demain ou après-demain. Pour le moment, aucune augmentation n'est programmée car le prix du m3 d'eau est tributaire de celui de l'électricité. Mais tout est possible. Toutefois dans le système de tarifications, on veillera à ce que le prix référentiel pour les ménages soit le plus bas possible. Ce sont les grands consommateurs qui seront le plus touchés”, a-t-il soutenu. Et d'ajouter : “Il doit y avoir une solidarité nationale. Car si tout le monde paie l'eau qu'il consomme, je n'ai pas besoin de recourir à l'augmentation des prix.” Faut-il préciser que la loi de finances complémentaire pour l'année 2005 prévoit une augmentation pour les grands consommateurs comme les sociétés pétrolières. Interpellé sur la teneur du contrat signé avec Suez pour la gestion déléguée des eaux de la capitale pour une période de 5 ans et demi, M. Sellal, se voulant “clair, net et précis”, a soutenu que la société française n'a “aucun droit de regard sur la tarification de l'eau”. Et d'annoncer que les avis d'appels d'offres pour la gestion déléguée des villes d'Oran, Constantine, Annaba et Sétif seront lancés en avril prochain. Par ailleurs, M. Sellal a indiqué que le “projet du siècle” consistant en l'alimentation de Tamanrasset en eau potable à partir de In Salah — les canalisations seront longues de 750 km — sera lancé cet été. Son montage financier est de 120 milliards de dinars. Autre annonce faite par Sellal, l'achèvement à la fin de l'année en cours des travaux du plus grand barrage du pays, celui de Béni-Haroun, implanté à Mila, qui servira 5 wilayas de l'est du pays. Un projet colossal dont “la gestion nécessitera tout un ministère”, fera-t-il remarquer. C'est pourquoi il a pris exemple sur Sonatrach et Sonelgaz en décidant la filialisation de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). ARAB CHIH