Hier à Charm El-Cheikh, Mahmoud Abbas et Ariel Sharon ont solennellement proclamé la fin de la violence en Palestine. Par ses actions concrètes sur le terrain, qui ont contenu les activistes palestiniens, Mahmoud Abbas a fini par rallier à sa cause l'irréductible Ariel Sharon. Les deux hommes ont officiellement confirmé hier la conclusion d'un accord de cessez-le-feu entre les deux parties. En contrepartie de l'engagement des Palestiniens à mettre un terme aux attentats et attaques contre Israël, l'Etat hébreu cessera de recourir aux incursions militaires et aux raids ciblés contre les chefs des mouvements radicaux palestiniens. Le Chef du gouvernement israélien et le président de l'Autorité palestinienne, qui se sont serré la main lors de leur entrevue en tête-à-tête avant l'ouverture officielle du sommet de Charm Al-Cheikh en compagnie de Hosni Moubarak et du roi Abdallah II, ont laissé transparaître une convergence de vues à travers le sourire qu'ils arboraient. Au cours de la séance plénière qui a suivi la rencontre quadripartite, Mahmoud Abbas a été le premier à annoncer la conclusion de l'accord israélo-palestinien mettant fin aux violences. “Je suis tombé d'accord avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, pour mettre fin à tous les actes de violence entre les Israéliens et les Palestiniens où qu'ils soient”, a-t-il déclaré, juste après l'allocution d'ouverture prononcée par le chef de l'Etat égyptien. Abou Mazen poursuivra : “Ce que nous avons annoncé aujourd'hui est l'application de la première clause de la feuille de route, et une étape essentielle nous offrant une occasion de remettre le processus de paix sur les rails et redonnant aux deux peuples espoir et confiance en la possibilité de parvenir à la paix.” Lui emboîtant le pas, Ariel Sharon affirme que “Israël va cesser ses opérations militaires contre les Palestiniens partout”. Le patron du Likoud ajoutera par la suite : “Israël va libérer des centaines de prisonniers palestiniens.” Il y a lieu de signaler qu'il s'agit de décisions unilatérales qui sont le prélude à une reprise des négociations de paix, tel que cela a été précisé par le Chef du gouvernement israélien : “C'est une décision unilatérale. Mais si surviennent des changements réels et concrets du côté palestinien, ce plan peut servir de tremplin pour un processus coordonné et réussi.” En somme, comme cela avait été prévu par les observateurs, le sommet de Charm Al-Cheikh aura constitué le couronnement des efforts pour la relance du processus de paix entamé dans le cadre de la feuille de route du quartette international, suspendu pendant les quatre dernières années en raison de la flambée de violence qui avait submergé les territoires palestiniens et israéliens. Il s'agit là d'un “premier pas car la route vers la paix sera longue et difficile”, comme l'a affirmé le raïs égyptien dans son intervention. Reste à savoir si Ariel Sharon, qui a déclaré vouloir mener “un dialogue sincère et réel” et invité le leader palestinien, Mahmoud Abbas, à lui rendre visite “très bientôt” dans son ranch du Néguev (sud d'Israël), ira jusqu'au bout de ses engagements. K. A.