"Halte à la violence", "Les praticiens encore et toujours" ou "Nous sommes des médecins et non des terroristes", tels ont été les slogans scandés par les praticiens de la santé publique rassemblés, hier, devant le ministère de la Santé. Les représentants des médecins affiliés au Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui entament leur deuxième journée de protestation, sont venus nombreux pour dire leur colère et leur ras-le-bol à leur tutelle. Les protestataires, environ une centaine, tous en blouse blanche, étaient déjà devant le ministère de la Santé à 11h. Sur une pancarte ostensiblement arborée, on pouvait lire : "Oui à la mise en œuvre des promesses", "Non à l'entrave aux libertés syndicales" et "Non à la violence contre le personnel de santé". Le rassemblement s'est déroulé dans le calme, bien qu'au moment où les médecins tentent d'entrer au siège du ministère, les forces de l'ordre présentes sur place font rempart pour les en dissuader. "L'action d'aujourd'hui, entre dans le cadre de la décision du Conseil national. Après avoir organisé une journée de grève la semaine dernière, nous sommes passés à deux jours de grève cette semaine avec un sit-in devant la tutelle. Nous n'avons pas l'intention de nous arrêter là, pour la semaine prochaine, ce seront trois jours de grève à partir de lundi avec un rassemblement devant le ministère", a expliqué Naoufel Chaïb, membre du bureau national du syndicat. Et d'ajouter : "Pour ce premier sit-in nous avons appelé les cadres et délégués syndicaux des 40 wilayas structurées." Pour sa part, Lyes Merabet, président du syndicat, a insisté sur le fait que le deuxième jour de grève est "une réussite et ce, malgré les intimidations du ministère". "Nous avons un taux de suivi de 70% comme au premier jour. Et nous démontons toutes les déclarations du ministère de la Santé qui affirme que le mouvement est un échec et que le taux de suivi est de 0,6%", a martelé M. Merabet. Lors de leurs rassemblements, les praticiens ont rappelé les raisons de leur colère, tout en regrettant les "manœuvres du ministère qui les poussent à recourir à la protestation de manière récurrente". Selon notre interlocuteur, le dernier PV de conciliation a été signé depuis près d'une année avec la tutelle, mais rien n'a encore été fait. "Nous avons rencontré des cadres du ministère le 4 mai dernier où nous avons signé un PV de conciliation, mais depuis rien n'est fait", a regretté le syndicaliste, avant d'ajouter : "Lors de la rencontre du mois de mai, nous nous sommes accordés sur des échéanciers pour la prise en charge de notre plateforme de revendications et les délais n'ont pas été respectés." Le premier responsable du SNPSP rappelle que son syndicat se bat pour la réouverture du dossier du statut particulier et la question de l'insécurité dans le secteur de la santé. Pour M. Merabet, cette grève est, également, motivée par le problème récurrent des pénuries de médicaments, des écarts et manquements dans les rapports entre médecins et malades ainsi que l'entrave à l'activité syndicale et au droit de grève. D. S.