Moins d'un mois après les manifestations populaires de Torich et Ouled Djerrad, dont le mobile principal était l'augmentation des tarifs de transport des voyageurs, la grogne a gagné encore une fois du terrain puisque la ville de Tiaret a vécu, ce mercredi, un climat d'incertitude, émaillé d'une nouvelle protesta et qui a pour cause la hausse des tarifs du transport urbain de 5 à 10 dinars. En effet, après avoir tenté de barricader les axes menant à Aïn Bouchekif et Karman et après avoir empêché les véhicules de transport collectif de garer au niveau du parc de la cité des 40-Logements, des dizaines de manifestants avaient haussé le ton en recourant aux jets de pierres sur ces mêmes véhicules. Cependant, le même mécontentement a été exprimé respectivement par les présidents de la ligue des comités de quartier, de la fédération des parents d'élèves et celui de l'association Avenir de Tiaret qui se sont présentés au niveau de la maison de la presse à cet effet. Ainsi, notre première réaction nous dictait de consulter la directrice de wilaya des transports qui s'en lave les mains quant à cette augmentation décidée à Alger par l'Union nationale des transporteurs algériens (Unat) à l'issue d'une réunion de son bureau que dirige M. Aïder. “En ma qualité de directrice de wilaya, je n'ai aucun pouvoir sur les tarifs dans la mesure où aucun texte ne me confie cette prérogative”, nous répondra Mme Benmechta qui enchaînera : “La commission de wilaya a déjà siégé pour revoir justement ces tarifs qui n'ont connu désormais aucun réajustement.” Entre-temps, les manifestants avaient quitté le centre-ville pour se diriger vers le siège de la wilaya où se trouvait déjà en place un dispositif de policiers anti-émeute. Regroupés en masse, les protestataires réclamaient une entrevue avec le wali, qui a été écorché au passage par certains. En l'absence d'un moindre interlocuteur, les jets de pierres commencèrent alors et le pire a été évité grâce à la sagesse des officiers qui encadraient les troupes d'intervention. Après quoi une délégation fut tant bien que mal reçue par le secrétaire général de la wilaya, le wali étant absent, mais les négociations n'ont rien changé à la situation. Néanmoins, autant préciser que les revendications avaient monté en nombre puisque les manifestants, en plus de l'augmentation des tarifs du transport urbain, ont évoqué les problèmes du chômage, de la bureaucratie administrative, du logement et la libération des 9 détenus de Torich. Toutefois, aux environs de 15h, la tension montait encore au niveau de la foule qui s'obstinait toujours à rencontrer le wali. R. S.