"Il va aux zaouïas pour faire de la politique, pas pour pratiquer la religion. Ce sont des visites planifiées et préparées par le ministère des Affaires religieuses. L'Etat est impliqué", a-t-elle dénoncé. Comme nombre d'observateurs politiques dont l'avocat, ancien sénateur, Me Mokrane Aït Larbi, la secrétaire générale du Parti des travailleurs ne se fait pas d'illusions sur les arrière-pensées et visées politiques qui sous-tendent les visites, qui font de plus en plus de bruit, de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khellil, dans certaines zaouïas du pays. "Ces visites procèdent d'un plan préparé. Le but de Chakib Khelil est d'être blanchi par une décision politique et religieuse", a indiqué, hier, à Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, à l'ouverture des travaux de la session du bureau politique du parti issu du dernier conseil national. "Il va aux zaouïas pour faire de la politique, pas pour pratiquer la religion. Ce sont des visites planifiées et préparées par le ministère des Affaires religieuses. L'Etat est impliqué", a-t-elle dénoncé. Signe de cette implication : elle révèle que la Direction des affaires religieuses de la wilaya de Chlef a envoyé des invitations aux députés et aux élus locaux pour recevoir l'ancien ministre lors de sa récente visite dans une zaouïa locale. D'ailleurs, elle n'a pas manqué de convoquer l'histoire pour rappeler le tribut payé par le pays lorsque la religion a été instrumentalisée. "C'est une opération criminelle à l'égard de la religion. Cela peut brouiller les repères pour ceux qui ont l'habitude de visiter les zaouïas. On sait ce à quoi nous a conduits l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques", rappelle-t-elle avant d'observer que "la loi interdit l'utilisation des lieux de culte pour des campagnes politiques". Mme Hanoune suggère même que l'homme, qu'elle accuse d'être coupable "d'un coup de poignard" et de "traîtrise" à l'égard du pays après l'élaboration de la loi sur les hydrocarbures en 2005 avant qu'elle ne soit gelée, devrait être jugé. "Il dit que celui qui ne préserve pas l'Algérie n'est pas digne. Comment qualifier celui qui a égorgé le pays au profit d'intérêts étrangers ? Comment l'appeler lorsque son nom est cité dans les scandales qui éclaboussent Sonatrach ?", s'interroge-t-elle. "C'est une dérive qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde", estime-t-elle. Selon elle, "cela prépare à des catastrophes et peut constituer une provocation de trop". Si elle relève que l'homme ne se rend que dans des petites zaouïas, lesquelles sont plutôt intéressées par des financements, de crainte de la "réaction populaire", elle n'en dénonce pas moins la "connivence" de celui qui s'est érigé en "oracle" avec une minorité d'hommes d'affaires pour "servir des intérêts locaux et étrangers". "Ceux qui, à l'intérieur et à l'extérieur, actionnent cet individu ont des objectifs dangereux, connaissant l'homme qui a détruit l'Argentine", soutient l'ex-candidate à l'élection présidentielle. Karim Kebir