Dans une déclaration publiée, hier, le porte-parole du RCD, Atmane Mazouz, estime que "les militants du RCD de toutes les régions d'Algérie comme tous les citoyens, sont choqués de constater que ces structures sociales (les zaouias) sont instrumentalisées pour blanchir un responsable maintes fois cité dans des affaires de corruption". Si Atmane Mazouz laisse ainsi entendre que s'il y a empêchement, son parti n'en est pas responsable, il estime, toutefois, que "la médiatisation de ces visites participe du détournement de l'opinion publique des graves problèmes de l'heure et l'implication du président de l'association nationale des zaouïas dans les visites de Chakib Khelil comme une atteinte à la crédibilité des structures sociales que beaucoup de fidèles tentent de soustraire aux marchandages". C'est d'ailleurs ce qui s'est exactement produit vendredi dernier à la zaouïa de Cheurfa N'Bahloul où ce sont les fidèles, à leur tête les sages de la zaouïa, et les comités de village qui se sont mobilisés pour signifier à la délégation venue préparer la visite de Chakib Khelil que celui-ci "n'est pas le bienvenu dans cette structure religieuse". Même le représentant de la zaouïa de Sidi Bahloul a invité Chakib Khelil à visiter plutôt les tribunaux que les zaouïas. La réaction de cette zaouïa d'Azazga et des habitants de la région n'a pas tardé à faire effet boule de neige, tant tous les autres villages abritant des structures similaires se sont mobilisés pour empêcher toute éventuelle incursion de Chakib Khelil dans leur zaouïa. Un fait qui confirme qu'en Kabylie, ainsi que dans d'autres régions du pays qui ont eu à refuser les visites de Chakib Khellil, "lutter pour que les lieux de culte soient éloignés des luttes politiques et de la compétition partisane est une affaire de tous les citoyens", comme l'a déclaré Atmane Mazouz. Samir LESLOUS