C'est l'histoire de Naïla, une petite fille de 6 ans atteinte de trisomie 21. Elle est actuellement scolarisée en classe ordinaire "préscolaire" dans un établissement public sur les hauteurs d'Alger. Cette année préparatoire s'est très bien passée pour la fillette, grâce à l'engagement du staff pédagogique et administratif de l'école, qui consent de gros efforts pour son intégration effective. Pourtant le rêve est sur le point de tourner au cauchemar. À la fin de cette année scolaire, des parents d'élèves, scolarisés dans l'établissement, mettent la pression sur le directeur pour qu'il refuse d'inscrire la petite fille en première année primaire dans la même école. Ils menacent, par ailleurs, la nourrice, qui garde les enfants à la pause-déjeuner, de lui retirer leurs enfants si elle maintient chez elle la petite fille trisomique. La maman de la petite rapporte que la nourrice refuse de céder au chantage. "Elle m'a dit : ‘Je garderai votre fille même seule. Soyez rassurée, madame, de mon côté'." La mère de Naïla s'échine à dénoncer l'intolérance des parents qui veulent compromettre l'avenir de sa fille juste parce qu'ils n'admettent pas la différence. Un animateur d'une association d'aide aux trisomiques nous a déclaré : "Nous sensibilisons les pouvoirs publics. Aujourd'hui, il faudra mener aussi un combat contre les mentalités étriquées et l'intolérance."