Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a tenu, hier, un sit-in à l'hôpital Mustapha-Pacha. Une centaine de cadres et délégués syndicaux, représentant plus de 30 wilayas, ont répondu présent à l'appel de leur syndicat et se sont réunis au niveau de la cour de l'établissement hospitalier pour dénoncer "le statu quo et le mutisme de leur tutelle". Le rassemblement, qui s'est déroulé dans le calme, s'est soldé par une marche dans l'enceinte de l'établissement. Bien avant 11h, les protestataires étaient déjà présents munis de pancartes et de bandeaux. Ni les camions de don du sang stationnés au milieu de la cour du CHU — les agents de sécurité de l'établissement ayant eu pour consigne de perturber le rassemblement en encourageants les automobilistes à passer au milieu des grévistes et à stationner devant le lieu de rassemblement — ni l'arrosage automatique n'ont dissuadé les syndicalistes à tenir leur rassemblement et à faire entendre leurs voix. Les protestataires brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans revendicatifs, entre autres : "Praticiens médicaux libres et indivisibles", "Oui au respect et à l'application des engagements du ministère" ou encore "Notre plateforme de revendications est juste et légale". Les grévistes scandaient aussi des slogans tels que "Médecins praticiens, nous ne sommes pas des politiciens" ou bien "Notre dignité est au-dessus de tout". Le président du syndicat, Lyes Merabet, a regretté l'attitude "négative" de la tutelle et son "acharnement à casser le mouvement" au lieu de renouer le dialogue avec le partenaire social pour tenter de trouver une sortie de crise. "Le ministre de la Santé persiste dans les déclarations négatives, ce qui ne fait pas avancer la situation", a déploré le syndicaliste. Selon le premier responsable du SNPSP, le ministre de la Santé devrait "se concentrer" à résoudre le conflit au lieu de "perdre son énergie" à décréditer le syndicat et son mouvement. "Le bras de fer dure depuis plus d'un mois. Et à ce jour, nous n'avions été conviés qu'à une seule réunion", a relevé M. Merabet. En précisant que ladite rencontre est survenue à la suite du dépôt d'un préavis de grève. "Lors de la réunion de conciliation, le département de Boudiaf ne nous a envoyé aucun cadre pour discuter avec nous", a-t-il déploré. Pour le syndicaliste, l'attitude du ministère de la Santé a pour seul objectif "de justifier ses sanctions et pressions infligées aux délégués". Malgré les "intimidations", le syndicaliste affirme que les praticiens continuent leur mobilisation et affichent un taux de suivi qui avoisine les 70% sur tout le territoire national. Pour rappel, cette action a été décidée afin de dénoncer le phénomène de violence dont sont victimes les professionnels de santé sur leurs lieux de travail et d'exiger la mise en place de mesures de protection adéquates. Ce syndicaliste a dénoncé également toutes les formes d'entrave au libre exercice syndical et exige la levée des mesures disciplinaires et les poursuites judiciaires engagées par l'administration de tutelle contre des délégués syndicaux. DJAZIA SAFTA