Selon ce parti, les affaires qui agitent actuellement la scène politique sont des diversions pour empêcher les Algériens de s'organiser et de réfléchir. Même s'il ne l'affirme pas explicitement, le Front des forces socialistes (FFS) le suggère amplement : les polémiques qui meublent la vie politico-médiatique ces dernières semaines dont notamment les virées de l'ancien ministre controversé de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, dans les zaouïas du pays, les "attaques" contre l'ancienne puissance coloniale après le tweet de Manuel Valls ou encore la méprise du prestigieux quotidien Le Monde et le feuilleton politico-juridique autour de la vente d'actions du groupe El Khabar à l'homme d'affaires Issad Rebrab participent d'une stratégie de diversion alimentée par le pouvoir dont l'objectif inavoué est d'empêcher les Algériens "de réfléchir", de "s'organiser" et "d'agir". "La situation politique est caractérisée : d'un côté, par l'aggravation de la crise nationale, à la fois systémique, structurelle et multidimensionnelle ; de l'autre côté, par des campagnes de diversion qui se succèdent à un rythme effréné pour nous empêcher de réfléchir, de comprendre, de nous organiser et donc d'agir. Ces campagnes détournent l'attention de l'opinion publique des défis et des enjeux qui engagent l'avenir de notre pays", écrit le FFS dans une résolution politique à l'issue des travaux du Conseil national du parti tenu jeudi et vendredi à Alger. Ces diversions, suggère encore ce parti qui pour l'occasion vient de désigner un nouveau premier secrétaire en remplacement de Mohamed Nebbou, permettent au pouvoir, englué dans des divisions, de gagner du temps dans l'espoir de trouver un consensus autour d'un candidat à la succession. "Incapable de trouver une cohérence et une cohésion interne autour d'un programme politique et économique consensuel, le pouvoir continue de gérer d'une façon autoritaire et unilatérale les affaires de l'Etat et tente de gagner du temps pour imposer ses choix et son agenda politique et économique", affirme le FFS qui ne manque pas de tirer la sonnette d'alarme sur les conséquences d'une telle attitude. "Une telle attitude menace la stabilité nationale et la cohésion sociale tout en exposant notre pays aux menaces extérieures", dit-il. Même s'il ne l'évoque pas explicitement, le FFS fait allusion également à l'absence du Président et ses conséquences sur le fonctionnement institutionnel. "La fragilité institutionnelle, incompatible avec la gravité des défis à relever, paralyse l'Etat et favorise les comportements délinquants au sein des institutions et de la société". "Ce phénomène de déliquescence morale accélère la dépolitisation, fait reculer la conscience civique et encourage toutes les formes de violence", met-il en garde. Convaincu que "l'action doit être cohérente dans tous les domaines et toutes les transformations qu'elles soient politiques, économiques ou sociales" et qu'elles "doivent être menées au même temps, fruit d'un large consensus", le FFS réitère son engagement en faveur de la construction d'un large consensus, seul à même de sortir le pays de la crise "déjà alarmante" et aggravée par la chute des prix du pétrole. "Notre démarche, qui ne s'inscrit pas dans l'alternance clanique, est plus que jamais orientée vers la réalisation du consensus national le plus large possible pour la concrétisation d'une deuxième république fondée sur l'Etat de droit, la souveraineté nationale et populaire, la démocratie et la justice sociale". "Pour nous, la reconstruction du consensus national est un combat national que nous menons avec tous les Algériens", conclut le texte. On l'aura compris, le FFS, en insistant sur le "combat national", rejette avec force l'approche des partisans du MAK. Karim K.