La CLTD a décidé de mettre en place une commission mixte pour étudier lesdites lois organiques régissant la vie politique, afin de donner un avis qui sert la démocratie véritable. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) s'est réunie hier, à Alger, pour débattre des derniers développements survenus sur les plans politique, économique et social. Ont pris part à cette rencontre l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, le Front de la justice et de la liberté (FJD), le Mouvement pour la société et pour la paix (MSP), le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et Ennahda. À l'ordre du jour était inscrit, entre autres, le Conseil des ministres d'avant-hier, mardi, lors duquel des avant-projets de lois organiques ont été examinés et approuvés. Des avant-projets que la CLTD juge comme "une menace sur la vie politique, une restriction des libertés, un étouffement de la presse et une mise à mort du pluralisme politique". Dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre, la CLTD cite l'exemple de l'avant-projet de loi organique relative à la Haute instance indépendante de surveillance des élections, qu'elle considère comme "un recul sur le volet du pluralisme politique" et insiste, par la même occasion, sur la création d'une "instance électorale indépendante". Il est d'ailleurs annoncé "la création d'une commission mixte pour étudier lesdites lois organiques régissant la vie politique, afin de donner un avis qui sert la démocratie véritable". Dans le même sillage, l'opposition, qui soupçonne le pouvoir de préparer les échéances futures "loin d'un consensus national", dénonce, à ce propos, "les luttes claniques au sommet de l'Etat" et regrette l'"implication" et l'"alignement des institutions de la République derrière ces luttes". En clair, la CLTD relève carrément "une déviation des institutions de la République de leurs missions constitutionnelles". Et c'est dans ce sens que l'opposition condamne, d'ailleurs, la "mobilisation" des mêmes institutions de l'Etat, dans "le black-out imposé à la presse et au pluralisme politique". Des pratiques que la Coordination interprète comme "une faillite morale et politique d'un pouvoir (...) qui mène dangereusement le pays vers un futur inconnu". S'agissant de l'avenir du pays, la CLTD a, justement, manifesté beaucoup d'inquiétudes sur les plans économique et social. Un large passage a été ainsi consacré à la crise économique que connaît le pays, résultat, est-il noté dans le même communiqué, de "la mauvaise gestion" et de "la corruption généralisée" que l'opposition impute au pouvoir. "Le solde du Fonds de régulation des recettes budgétaires (FRR) a été épuisé, le Trésor public est menacé de faillite et le gouvernement recourt à des solutions inefficaces comme l'emprunt obligataire ; une démarche qui prépare, à vrai dire, le recours à l'endettement extérieur (...)", est-il souligné. Par ailleurs, l'opposition qui a renouvelé son attachement aux résultats de la deuxième conférence de l'opposition de Zéralda, du 30 mars 2016, a appelé "toutes les composantes de la classe politique, avec ses différentes tendances, à rejoindre l'opposition nationale et sa plateforme des libertés et de la transition démocratique". Enfin, la CLTD a pris acte du retrait du parti Jil Jadid, de Soufiane Djilali. Une décision de retrait annoncée au cours de la réunion par les représentants du parti, en l'absence de Soufiane Djilali. Mehdi Mehenni