Dans des conditions atmosphériques aussi exécrables et sur une pelouse synthétique gorgée d'eau, il n'était pas facile de jouer au football et de produire un spectacle de qualité. C'est dire que les deux équipes en présence auront eu certainement bien du mérite à se livrer à un duel serré et intense qui aura tenu en haleine des milliers de supporters venus braver le froid et la pluie. Et si la JSK a fini par s'imposer au bout du compte et glaner ainsi trois précieux points, elle le doit certainement à sa pléthore d'individualités de gros calibre et, surtout, à l'opportunisme de l'international Belkaïd qui aura l'essentiel en exécutant d'un maître-tir des 25 mètres l'excellent gardien Toual (30'). Il faut dire que l'attraction du jour était bien l'ex-international Mezouar qui aura tout simplement épaté le public kabyle en étalant toute sa classe faite de clairvoyance dans le jeu et, surtout, de frappes très puissantes dont lui seul a le secret. D'ailleurs, ce fut bien l'ex-meneur de jeu du CRB qui déclencha les hostilités au prix d'un tir foudroyant que Toual eut beaucoup de mérite à repousser (2'), et ce même Mezouar, qui distribua souvent de bons ballons à ses coéquipiers, aurait pu faire mouche encore par deux ou trois fois (60', 66' et 88') s'il n'avait pas été contré au dernier moment. Face à une pression aussi considérable de la part des Canaris, qui en voulaient terriblement surtout en prêtant une oreille attentive à Annaba et à Bologhine où les deux athlètes rivaux, l'USMA et le MCA, étaient tous deux tenus en échec, la courageuse formation de l'OMR aura eu le grand mérite de ne pas baisser les bras et d'inquiéter sérieusement la défense kabyle, même si le manque de finish — ce mal chronique des Noir et Blanc — aura finalement trahi toute une débauche d'énergie et un travail, pourtant bien ficelé dans l'entre-jeu. À ce jeu-là, Chakir a failli même suspendre Gaouaoui peu avant la pause, mais le gardien international de la JSK était bien placé pour maîtriser le cuir (41'). Peu après le repos, ce fut autour du buteur Hemani d'inquiéter la citadelle kabyle, mais l'excellent Zazou lui “souffla” in extremis la balle de l'égalisation (55'). C'était trop juste pour aspirer à revenir dans le match et ce fut bien, au contraire, le même Zazou (64'), puis le jeune Larbi (85') et, enfin, le Congolais Endzanga (90'), auteur d'une belle prestation, qui auraient pu doubler aisément la mise n'étaient des interventions miraculeuses de Toual et de ses défenseurs. Finalement, la JSK se contentera des trois points de la victoire acquis dans des conditions de jeu très difficiles, une satisfaction que partageait aisément le nouveau tandem technique Coste-Aouis qui contrastait en fin de partie avec la grosse déception du coach olympien, Ifticène, visiblement courroucé par un tel gâchis, et un de plus. Le “come-back” réussi de Mezouar Il avait hâte de jouer son premier match sous les couleurs de la JSK et il a fini par signer une entrée tout simplement tonitruante. C'est que l'ex-international Brahim Arafat Mezouar aura sûrement volé la vedette à tout le monde à l'occasion de ce match JSK-OMR qu'il aura survolé par son talent, son expérience et surtout sa rage de vaincre. À 30 ans, l'ex-meneur de jeu du CRB qui vient donc de rentrer de Dubaï, aura confirmé en la circonstance, toute sa dimension internationale. Le public kabyle, toujours aussi exigeant, aura applaudi longuement Mezouar pour avoir étalé sa classe, restée intacte, et surtout prouvé sa soif de servir fidèlement les couleurs de son nouveau club, la JSK, appelée tout prochainement à se mesurer pour la première fois à la champions league. “Quelque peu diminué physiquement, Mezouar aura carburé à plein régime pendant une bonne heure avant de fléchir quelque peu, ce qui est normal. C'est dire qu'il fera très mal dès qu'il retrouvera toute sa fraîcheur physique”, dira en fin de match son entraîneur Christian Coste. M. H.