La commune d'Aïn Arnat, située à 9 km à l'ouest de Sétif, l'une des plus importantes de la wilaya de par le nombre de ses habitants, a été secouée, dans la nuit de dimanche à lundi, par des scènes de violences. Pas moins de 28 personnes ont été arrêtées lors de violentes émeutes qui ont éclaté au centre-ville juste après la rupture du jeûne, lorsque des bénéficiaires de logements sociaux ont, en signe de protestation contre la modification d'une opération de tirage au sort, procédé à la fermeture de la RN5. Les personnes arrêtées par la police seront présentées demain devant la justice. Des dégâts considérables ont été occasionnés à des panneaux de signalisation et de publicité ainsi qu'à des lampadaires de la voie publique. Selon des informations recueillies auprès des citoyens de la localité, outre le retard enregistré dans la distribution desdits logements, les responsables ont annoncé qu'il y a eu changement dans les affectations des appartements. La modification de la liste arrêtée après une opération de tirage au sort aura été la goutte qui a fait déborder le vase. "Ils ont procédé au changement, les locataires d'un bloc ont été réaffectés vers un autre bloc pour réserver le premier aux bénéficiaires de logements dans le cadre de la formule RHP (résorption de l'habitat précaire). Nous avons été lésés, voire marginalisés", nous dira un protestataire en colère. Et d'ajouter : "Nous exigeons l'annulation des changements opérés à notre insu et l'application des résultats du premier tirage au sort". Il est à noter que les éléments des forces anti-émeutes qui sont venus en renfort sont intervenus pour tenter de rouvrir la RN5 et éviter le pire, car les protestataires, qui n'ont pas trouvé d'interlocuteur, ont menacé de fermer l'autoroute Est-Ouest. La situation est restée tendue jusqu'à une heure tardive de la matinée d'hier lorsque le chef de daïra a reçu des représentants des protestataires auxquels il a promis que la liste tirée au sort sera respectée. De son côté, le premier magistrat de la ville nous a indiqué que le calme est revenu et les employés de l'APC ont procédé au nettoiement du quartier principal où ont eu lieu ces émeutes. F. SENOUSSAOUI/A. LOUCIF