"Les assauts répétés contre certains médias indépendants" et l'élargissement de l'obligation de réserve aux officiers supérieurs et des officiers généraux "s'inscrivent dans la volonté manifeste du régime politique de procéder à une reprise en main autoritaire de la société civile", estime le parti Talaie El-Houriat. Le parti de Talaie El-Houriat a critiqué avec véhémence, hier, les lois portant sur le régime électoral et la Haute instance indépendante de surveillance des élections, ainsi que le droit de réserve des militaires, en dénonçant la campagne de restriction des droits et des libertés. Le bureau politique du parti, réuni sous la présidence d'Ali Benflis, a exprimé sa forte réprobation du projet de loi sur le régime électoral adopté récemment par l'APN, jugeant qu'il "éloigne dangereusement le pays de l'objectif de construction d'un Etat de droit". Dénonçant une "nouvelle dérive anti-démocratique (...)", le parti estime que le régime "croit avoir trouvé dans la fuite en avant la solution miracle à toutes ses déconfitures". Ce projet qui représente "un grand bond en arrière quant à la pratique politique pluraliste, ferme définitivement les portes devant la réhabilitation de la pratique politique, obstrue toute perspective d'émergence d'une opposition nationale effective et porte le coup de grâce au principe de l'alternance au pouvoir", a indiqué cette instance du parti dans un communiqué. En outre, Talaie El-Houriat a relevé avec "regret et préoccupation" que l'instance de surveillance des élections envisagée "ne procède tout au plus que d'un ravalement de façade destiné à sauvegarder et à perpétuer la tricherie politique et la fraude électorale" à l'occasion des prochains scrutins. Il a, d'ailleurs, estimé que "si le régime politique en place était rassuré quant à sa légitimité, sûr de sa représentativité et convaincu de sa crédibilité dans la société, il ne se serait jamais révélé aussi réfractaire à l'idée de la création d'une instance de préparation, d'organisation et de contrôle des élections". Talaie El-Houriat a encore "dénoncé avec une extrême vigueur" le maintien et le renforcement du monopole de l'appareil politico-administratif fraudeur sur la préparation et l'organisation des processus électoraux. Après avoir relevé ce qu'il croit être un "raidissement autoritaire du régime politique en place", il a jugé que "les assauts répétés contre certains médias indépendants allant jusqu'à des incarcérations arbitraires, de même que l'élargissement de l'obligation de réserve aux officiers supérieurs et des officiers généraux s'inscrivent dans la volonté manifeste du régime politique de procéder à une reprise en main autoritaire de la société civile comme de la société politique, et à les soumettre à son emprise hégémonique". Et de conclure que "le régime politique est aux abois, qu'il fait fausse route et qu'il livre des combats d'arrière-garde contre les droits et les libertés" et enfin que "les véritables problèmes dont le régime politique en place devrait se soucier résident dans l'impasse politique (...), la faillite économique" et "dans les prémices d'une déstabilisation sociale qu'il sait ne pas pouvoir conjurer". A. R.