Les nombreuses critiques émises récemment par différents acteurs de la vie nationale, notamment parmi la presse nationale et la classe politique, contre les velléités d'instrumentalisation du pouvoir judiciaire par l'Exécutif, n'ont, visiblement, pas été du goût du Syndicat national des magistrats. Dans un communiqué signé de son président, Djamel Aïdouni, le SNM, offusqué par les écrits parus dans la presse, a dénoncé "avec fermeté" ce qu'il qualifie de "campagne féroce que mènent certains milieux à travers quelques médias à l'encontre du pouvoir judiciaire et des magistrats à la lumière de certaines affaires pendantes devant la justice", considérant que "ces déclarations irresponsables dénaturent la réalité". Le Syndicat des magistrats est allé, dans son communiqué, jusqu'à menacer d'user de "tous les moyens légaux" pour défendre la corporation, notamment en se constituant partie civile. Le SNM rappelle, à ce propos, que "les attributions du pouvoir judiciaire ainsi que celles des magistrats puisent leur fondement dans la Constitution et les lois de la République et que le retour à l'égalité à travers la justice constitue le seul moyen d'imposer le respect des lois de la République et de barrer la route à l'anarchie, ainsi qu'aux dérapages nuisibles à l'Etat de droit et à l'égalité de tous devant la loi". Assumant publiquement les dernières décisions judiciaires rendues, allusion certainement à l'affaire El Khabar, le SNM considère les déclarations et articles publiés par "certains milieux" contre des décisions de magistrats prises, selon lui, conformément à la Constitution et aux lois de la République, comme "une ingérence flagrante dans les affaires de la justice et une dévalorisation des décisions judiciaires, ainsi qu'une atteinte à la dignité des magistrats, faits et actes punis par la loi". Le SNM ajoute que "l'autonomie du pouvoir judiciaire ne peut constituer un moyen pour la réalisation de buts politico-politiciens ou être utilisée à des fins personnelles, mais comme étant un principe fondamental et constituant l'objet et l'essence même de la lutte de notre syndicat". H. S.