L'Exécutif vise, via ce modèle, à "sauvegarder la croissance et la justice sociale malgré la crise financière". Le gouvernement entend, à travers le nouveau modèle de croissance économique adopté hier en Conseil des ministres, maintenir la dynamique de croissance tout en préservant la justice sociale. Sur ce point, le modèle comprend des mesures visant à consolider la paix sociale sans surcoûts économiques, lit-on dans le communiqué officiel. Ce qui veut dire que l'Exécutif va réviser sa politique de subventions. Mais réussira-t-il à bien cibler les couches démunies en décidant de réduire les subventions sur les produits alimentaires et énergétiques ? En ce sens, le chef de l'Etat a rappelé lors de la réunion que "l'Algérie entend sauvegarder et renforcer la dynamique de croissance qu'elle a développée durant toutes ces dernières années tout en veillant à préserver et à affiner sa politique de justice sociale", lit-on dans le communiqué officiel rendu public hier. Mais, a-t-il les moyens de cette politique ? L'Exécutif veut rassurer : "Le nouveau modèle de croissance se fonde sur une politique budgétaire rénovée selon le texte avec l'amélioration de la fiscalité ordinaire et une mobilisation de ressources financières supplémentaires tout en privilégiant l'investissement à forte valeur ajoutée." Plus précisément, le modèle économique prévoit une amélioration de la fiscalité ordinaire de sorte qu'elle puisse couvrir à l'horizon 2019 les dépenses de fonctionnement ainsi que les dépenses incompressibles d'équipements publics. Par ailleurs, la nouvelle politique budgétaire, lit-on, repose sur une réduction sensible du déficit du Trésor à l'horizon 2019 et sur une mobilisation de ressources additionnelles sur le marché financier local à l'image de l'emprunt obligataire lancé en avril dernier. En ce sens, le nouveau modèle vise à privilégier pour les investissements publics, ceux destinés aux infrastructures générant un effet d'entraînement sur les capacités productives du pays (ports, aéroports...). Il s'agit également d'investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que les énergies renouvelables, l'agro-industrie, les services, l'économie numérique et celle du savoir, l'industrie en aval des hydrocarbures (pétrochimie) et les mines. Le nouveau modèle économique table sur une augmentation de la production d'hydrocarbures, une stimulation de la création d'entreprises par l'amélioration du climat des affaires et l'ouvertures des secteurs non stratégiques à l'investissement public et privé ainsi que la promotion des exportations hors hydrocarbures. Le communiqué ne définit pas les secteurs non stratégiques ouverts à l'investissement. Cette démarche, lit-on, générera une croissance économique plus soutenue : 3,5% en 2016 et 4% en 2017 selon la présentation faite en Conseil des ministres par le ministre des Finances Hadji Baba Ammi. "Ce nouveau modèle déploie une approche jusqu'en 2019 avec des perspectives à l'horizon 2030, en intégrant un cadrage budgétaire sur les court et moyen termes." Le communiqué officiel ne nous fournit aucun détail, aucun chiffre contenu dans ce cadrage budgétaire pluriannuel. Enfin, le texte souligne que l'objectif est d'aboutir, en bout de cycle, à une croissance économique forte et durable et à des niveaux soutenables en matière d'équilibre des finances publiques. K. Remouche