Pour cette édition, l'Egypte a raflé deux grands prix dans les catégories long et court métrage. Quant à l'Algérie, elle s'est distinguée dans la section documentaire avec le film Fi rassi rond-point de Hassen Ferhani. La 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa) s'est clôturée ce mercredi soir au théâtre de verdure Chekroune-Hasni avec la consécration de la réalisatrice égyptienne, Hala Khalil, qui a décroché le Wihr d'Or pour son long métrage Nawara. Cette distinction, comme nous l'avions pressenti, récompense une œuvre toute en maîtrise, pleine de justesse, de sensibilité, à l'adresse du petit peuple d'Egypte, et dont la trame se déroule en pleine révolution de la place Tahrir (voir encadré). D'ailleurs le public oranais ne s'y était pas trompé en réservant au film et à sa réalisatrice, un accueil chaleureux et des applaudissements à la salle El-Maghreb lors de la projection en avant-première en Algérie. Une œuvre qui a su dépeindre la réalité du peuple égyptien par opposition aux nantis du système, sans tomber dans la caricature. Assurément, le jury pour les longs métrages, présidé par le grand réalisateur syrien Mohammed Malas, y a vu tout cela à la fois puisque, tout aussi logiquement, le prix de la meilleure actrice a également été décerné à Mouna Chalabi, campant admirablement le rôle principal de Nawara. Le prix spécial du jury dans cette catégorie des longs métrages est revenu à Massafat mil bi hidaii du réalisateur marocain Said Khellaf, qui dépeint les souffrances d'un enfant victime de violence. Une réalité sociale là encore au cœur d'un récit poignant et dur à la fois. L'autre grand primé de cette soirée, mais absent à la soirée, est l'Algérien Lotfi Bouchouchi, qui pour son premier long métrage de fiction Le puits se voit décerner le Prix du meilleur réalisateur, alors qu'un prix spécial a été octroyé au film Samt erraii du réalisateur Raad Mechtet d'Irak. Toujours dans la catégorie des longs métrages, l'acteur Alain Saâda du Liban a reçu le prix d'interprétation masculine, pour son rôle dans le film Kathir kabir, alors que la surprise est venue avec la distinction du meilleur scénario au Syrien Joud Saïd pour Fi intidhar el kharif. Ce long métrage ayant déjà à son actif des critiques tranchées, pèche par une mise en scène forçant sur les traits de la dérision, pour dépeindre une intrigue presque loufoque au cœur d'un village de montagne. Dans la catégorie court-métrage, la 9e édition du Fiofa a vu les membres du jury parvenant, difficilement, à départager les 12 œuvres en lice pour les prix. Le choix final s'est imposé en attribuant le grand prix à un autre film égyptien Har jaf saifan du réalisateur Charif El Bandari. Un autre jeune cinéaste algérien a également été distingué dans cette catégorie, avec le prix du jury à Kindil el bahr du réalisateur Damine Ounouri. Par ailleurs, un prix spécial a été décerné au film Ghadra comme un encouragement au Tunisien Djamil Ennadjar Cette soirée sera encore celle des Algériens, puisqu'un autre réalisateur a été distingué dans la catégorie documentaire notamment celui de Hassan Ferhani qui a reçu le Grand prix pour Fi rassi rond- point. Le Prix du jury a été attribué au film Abaden lam nakoun atfal du réalisateur égyptien Mohammad Souleymane. Celui-ci ne manquera pas de remercier les membres du jury et surtout de dédier son prix aux peuples arabes, à la culture et à Mohammed Khan. Et pour cause la soirée, sobre, de clôture du 9e Fiofa, a vu le monde du cinéma arabe et égyptien particulièrement endeuillé par le décès brutal, ce mardi du réalisateur Mohammad Khan, qui fut un "professeur", pour nombre des jeunes réalisateurs ayant participé au Fiofa. La réalisatrice Hala Khalil, lui rendra aussi hommage, les larmes aux les yeux, au moment de recevoir son prix le Wihr d'Or. Une minute de silence sera respectée par l'ensemble des invités à cette soirée, pour saluer l'homme et l'auteur à la filmographie impressionnante. L'autre hommage rendu durant la clôture du festival, fut pour le réalisateur de Omar Gatlato Merzak Alouache applaudi chaleureusement lors de sa montée sur scène. Dans les travées, un homme particulièrement heureux pour Merzak Allouache, se fera remarquer et c'est Samy Naceri, parmi les VIP, qui ne lâchera pas Merzak. D. Loukil