La direction de la santé vient d'entamer la procédure administrative pour la fermeture de 63 officines ouvertes illégalement au niveau de la wilaya de Sétif depuis 2012. En effet, selon un procès-verbal de tentative d'exécution avec procès de constat, la DSP de Sétif a notifié aux pharmaciens autorisés à ouvrir une pharmacie, mais dans l'illégalité de prendre les mesures pour fermer dans un délai de trois mois à partir du 3 juillet 2016. La décision de la direction de la santé a été prise après que le premier responsable de "cette transgression des lois en vigueur", le directeur de la santé a été convoqué par le magistrat instructeur près le tribunal de Sétif pour non application d'une décision de justice exécutoire rendue publique le 21 octobre 2014 par le tribunal administratif de Sétif et notifié à la direction de la santé de la wilaya en date du 16 novembre 2016. La plainte a été déposée par une diplômée lésée, une pharmacienne injustement déclassée qui, dès l'affichage de la liste des 63 bénéficiaires, a eu recours à la justice. Par ailleurs, nous avons appris que le responsable du contentieux au niveau de ladite direction a indiqué à l'huissier de justice que l'exécution ne sera définitive qu'après l'ultimatum accordé aux pharmaciens. En effet, après cette date, les pharmaciens ne pourront plus exercer et devront être remplacés par les diplômés dont les noms figurent sur le registre ad hoc tenu au niveau de la DSP en respectant l'ordre chronologique d'inscription et non l'ancienneté du diplôme ou autres considérations. Pour rappel, l'affaire des 63 officines octroyées dans l'illégalité absolue demeure depuis 2012 un sujet d'actualité. "Notre droit à l'ouverture d'une officine a été spolié et nous avons crié au scandale tout en faisant confiance à la justice qui nous a donné gain de cause. Les responsables de ce scandale ont essayé de faire la sourde oreille, cependant la justice a encore une fois été à la hauteur en convoquant le directeur de la santé pour lui indiquer qu'il doit appliquer les décisions de justice", nous dira une pharmacienne lésée. Cette dernière rappelle que les membres de la commission ont changé les critères d'octroi d'agrément arrêtés par le ministère de la Santé, de la Population et des Réformes hospitalières. "Nous nous demandons pourquoi ils ont changé les critères. C'est pour permettre aux enfants de députés et autres responsables d'ouvrir une pharmacie. Pis encore, il y a même de fausses résidences, des cumuls de fonction et une pléthore de cas litigieux", renchérit notre interlocutrice. Rappelons aussi que la section locale du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) de Sétif a observé une grève de plusieurs jours en 2014 pour dénoncer les agissements du premier responsable du secteur de la santé à Sétif et du coup demander de prendre des sanctions contre les responsables qui ont cautionné cet abus administratif ou qui ont été à son origine. F. SENOUSSAOUI