Instauré après l'attaque terroriste du 20 novembre 2015 contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako, qui avait fait 22 morts, dont deux assaillants, l'état d'urgence a été prolongé samedi par l'Assemblée nationale malienne pour une durée de huit mois, soit jusqu'au 29 mars 2017. La raison de cette prolongation est l'instabilité prévalant dans ce pays, avec des attaques terroristes et des affrontements entre groupes armés rivaux. Le dernier rétablissement de l'état d'urgence, pour une durée de dix jours, remonte au 21 juillet, après l'attaque d'un camp de l'armée à Nampala, dans la région de Ségou, où 17 soldats ont été tués et 35 blessés. Ceci étant, le projet prorogeant l'état d'urgence, adopté vendredi par le gouvernement, a été approuvé samedi à l'unanimité des députés présents dans l'hémicycle à Bamako, a-t-on indiqué de source parlementaire. Cette mesure donne notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité. Sa prorogation a été votée pendant que la région de Kidal était le théâtre d'une reprise de combats entre ex-rebelles et membres d'un groupe armé pro-gouvernemental qui s'y étaient affrontés la semaine dernière, les 21 et 22 juillet. D'après un élu local et une source de sécurité étrangère dans la région, les nouveaux affrontements se sont déroulés à une quarantaine de kilomètres à l'est de Kidal, chef-lieu de région. Ils ont impliqué des Touareg de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et d'autres membres de cette communauté au sein du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), mouvement de la Plateforme (coalition pro-gouvernementale). Selon l'élu local, tous se battent pour le contrôle de la ville de Kidal, où la CMA et le Gatia ont cohabité sans heurts de février jusqu'à la semaine dernière, lorsque les violents combats entre les deux groupes ont fait plusieurs morts, selon diverses sources, qui n'étaient cependant pas en mesure de chiffrer ces pertes. D'après l'ONU au Mali, les combats de la semaine dernière ont été la première violation du cessez-le-feu depuis septembre 2015 par la CMA et la Plateforme, qui ont signé en mai-juin 2015 avec le gouvernement un accord pour la paix et la réconciliation dans le pays. Cet accord peine à être appliqué, et le Mali demeure en proie à des troubles et à l'insécurité. M.T/Agences