Décidément, le Mouvement pour la société de la paix (MSP) a encore du mal à se démarquer de sa politique "entriste", et ce, même après avoir basculé, dans le discours et dans l'action, dans le camp de l'opposition depuis l'arrivée d'Abderrezak Makri à la tête du parti. Dans son discours prononcé mercredi dernier à l'ouverture des travaux de l'université d'été du parti, M. Makri s'est permis le risque de lancer quelques piques à ses "alliés" dans l'opposition à qui il reproche "l'élitisme" et "la politique des salons". S'il mesure la difficulté de prendre une décision "hâtive" quant à la participation ou non de son parti aux prochaines élections, M. Makri ne ferme pas la porte devant cette perspective qui, selon lui, serait une aubaine toujours bonne à saisir pour peu qu'un "consensus" soit trouvé au préalable. Ce qui confirme, en filigrane, les reproches qui lui sont déjà faits, depuis quelque temps, par certains de ses alliés au sein de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, (Cltd), notamment le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui, juste avant de claquer la porte de cette entité, l'accusait ouvertement d'avoir négocié avec le pouvoir un quota à l'occasion des prochaines législatives et même affiché des prédispositions pour "un gouvernement d'unité nationale". Des accusations que M. Makri n'avait, au demeurant, jamais démenties, en se contentant, chaque fois qu'il était interpellé, d'expliquer que "rencontrer des gens du pouvoir n'était pas un péché et que cela fait partie de la vie d'un parti politique". Il avait, en effet, justifié que ces rencontres, notamment ses tête-à-tête successifs avec le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, et le SG du FLN, Amar Saâdani, entraient dans les activités "ordinaires" de sa formation politique. La présence de certains invités à l'université d'été, à l'image du SG intérimaire du FLN, Mohamed Boumahdi, trahit sa volonté de dissimuler la vraie stratégie du MSP dont la politique entriste de son fondateur, Mahfoud Nahnah, a toujours constitué un principe intangible. Ce principe rappelé, d'ailleurs, par l'ex-président Abou Djerra Soltani. Farid Abdeladim