Les Premiers ministres de la Hongrie et de la République tchèque ont appelé à créer une armée européenne commune, lors d'une rencontre hier à Varsovie avec la chancelière Angela Merkel et leurs homologues polonais et slovaque, avant le sommet d'après-Brexit des 27 à Bratislava. "Nous devons donner la priorité à la sécurité et démarrer la construction d'une armée européenne commune", a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Mme Merkel a paru approuver, mais s'est contentée d'une formule générale : "La sécurité est un problème fondamental" et "nous devons faire plus, ensemble, pour la sécurité et la défense". En appelant à une meilleure défense des frontières de la zone Schengen, le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka a estimé qu'il ne s'agissait pas seulement de renforcer la coopération contre le terrorisme, mais aussi de "commencer une discussion sur la création possible d'une armée européenne commune". L'hôte de la rencontre, la Pologne, adopte la même position. Après le vote britannique de juin en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, avait demandé des réformes institutionnelles de l'Union en vue de créer une confédération d'Etats nations, avec un président chargé de diriger une puissante force militaire commune. Hier, la chef du gouvernement conservateur polonais, Beata Szydlo, a répété que l'Europe avait besoin de réformes pour rendre l'Union plus forte et plus orientée vers le développement, tout en demandant que ces réformes permettent avant tout aux Européens "de sentir qu'ils sont les maîtres de l'UE". Le sommet informel des 27 - en l'absence des Britanniques -, le 16 septembre à Bratislava, doit se pencher sur l'avenir de l'Europe sans la Grande-Bretagne. "Le Brexit n'est pas juste un événement comme un autre, c'est un tournant dans l'histoire de l'UE, donc nous devons élaborer une réponse prudente", a dit Mme Merkel. R. I./Agences