Les producteurs de la pomme de terre qui exploitent 500 hectares des périmètres irrigués des plateaux d'El-Esnam, à 10 kilomètres à l'est de Bouira, sont inquiets. Le risque provient, selon eux, du système d'irrigation qui "n'est pas garanti de manière continue", par l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid), comme il devrait l'être. Cet organisme a justifié cette limitation par le fait que l'énergie électrique et l'usage de deux pompes seulement "n'est pas suffisante" à la propulsion de l'eau de manière puissante. Les producteurs de pomme de terre affirment que le débit de l'eau qu'ils reçoivent est "limité à 10 heures par jour" c'est-à-dire de minuit à 7h et de 14h à 15h. "La pomme de terre a besoin de beaucoup d'eau et de manière continue, pour germer. Cela dit, nous avons contacté les secteurs concernés pour nous venir en aide, sous peine de voir nos semences pourrir et nos récoltes compromises de manière irréversible", a déploré un cultivateur. Ce dernier fera connaître que d'autres producteurs de pomme de terre de la commune d'Aïn Bessem (sud-ouest de Bouira), ne seraient pas confrontés à ces difficultés d'irrigation. "Les producteurs de pomme de terre du plateau d'El-Esnam, ont besoin de beaucoup plus d'eau par rapport aux cultivateurs des plaines des Arribs à Aïn Bessem. Parce que tout simplement, la nature des sols diffèrent dans la capacité de la rétention de l'eau", a affirmé un ingénieur agronome. Cependant, le plateau d'El-Esnam, situé dans la même commune, comporte 5 500 hectares à irriguer, dont 2 200 sont mis en exploitation (pomme de terre, maraîchage et autres cultures). Il est alimenté depuis le barrage de Tilesdit qui emmagasine plus de 165 millions de mètres/cubes. En revanche, 1 280 ha seront livrés dans les mois prochains, d'après les informations données lors de la rencontre régionale sur l'irrigation tenue dernièrement à Bouira et qui a rassemblé les représentants de 6 wilayas. Par ailleurs, concernant le rendement à l'hectare de la pomme de terre sur le plateau d'El-Esnam, celui-ci a été jugé "insuffisant" par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, lors de sa visite à Bouira. Pour le moment, le rendement de la production de la pomme de terre à l'hectare est de 300 quintaux. Ce rendement est appelé à s'intensifier, vu les grandes superficies exploitées, d'après la vision du ministre. Farid Haddouche