Reconnaissant volontiers "être déjà sous pression" en raison des résultats qui tardent à venir, l'entraîneur de l'USM Bel-Abbès, Si Tahar Cherif El-Ouazzani, aurait voulu que ce derby face au Mouloudia d'Oran soit tombé le plus tard possible. "Ce choc entre voisins arrive trop tôt. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais bien voulu qu'il soit programmé pour la 15e journée", soulignera le patron technique d'une USMBA qui n'a pas encore décroché la moindre victoire en trois journées de championnat. "On travaille, on travaille, mais nos résultats sont en deçà de nos attentes. D'où cette pression supplémentaire", se lâche notre interlocuteur, qui affrontera ce vendredi, dans un chaud derby, "son" club de toujours. Ce sera la troisième fois que Cherif El-Ouazzani, l'entraîneur, croise le chemin du MCO en Ligue 1, après l'anecdotique double confrontation du temps où il drivait le RC Arba. La particularité réside cette fois-ci dans le fait d'avoir, sur le banc d'à côté, son ami, voisin et ex-coéquipier au MCO et en EN, Omar Belatoui. "On s'est déjà affronté en tant que coaches. J'étais à l'OM Arzew et lui à l'US Remchi, si ma mémoire est bonne. Il m'a battu. D'ailleurs, Omar a toujours été en réussite face à moi...", rigolera même de bon cœur l'ancien capitaine de la belle époque du Mouloudia à propos de celui qui était considéré comme son plus proche ami et principal lieutenant dans les vestiaires. N'ignorant aucunement que son équipe, qui a récolté deux points en trois matches, doit obligatoirement se révolter et réussir un exploit au stade Ahmed-Zabana sous peine de compliquer davantage une situation déjà alambiquée, l'entraîneur de l'USMBA "ne dira pas non à un bon match nul", question, dit-il presque amusé, "de ne froisser personne". Seule certitude pour Si Tahar : le chaleureux accueil que lui réservera le large public du Mouloudia pour lequel il demeure une idole intemporelle. "Oui, oui, je m'attends à ça. On s'est d'ailleurs toujours bien entendu", résumera, avec une certaine gêne dans la voix, celui qui a passé 15 ans de sa vie comme titulaire au Mouloudia d'Oran, remportant au passage onze titres majeurs (trois coupes d'Algérie en 1984, 1985 et 1996, deux championnats en 1988 et 1993, une coupe de la ligue en 1996, deux coupes arabes des vainqueurs de coupe en 1997 et 1998, une super coupe arabe en 1999, une CAN en 1990 et une coupe afro-asiatique en 1991). Rachid BELARBI