Le Café littéraire de Béjaïa appelle à rejoindre massivement le rassemblement que comptent organiser les acteurs de la société civile, samedi prochain, à la Place d'expression Saïd-Mekbel au centre-ville. L'action se veut un hommage à Amira Merabet, brûlée vive le 5 septembre dernier, à El-Khroub dans la wilaya de Constantine. Dans leur appel à la mobilisation rendu public, adressé hier seulement aux journalistes locaux, les animateurs du Café littéraire estiment que "ces crimes abjects doivent être fortement dénoncés ainsi que les conditions qui les favorisent". Car, ajoutent-ils, "dans notre société où la discrimination des femmes, véhiculée par une idéologie obscurantiste, imprègne fortement les esprits, cautionnée à dessein par le pouvoir en place, la violence s'exerçant contre elles trouve des justifications immorales". Pour les rédacteurs du document, "la ferme volonté de dénonciation franche de ces crimes est un signe salutaire de l'esprit de combativité des jeunes filles ayant appelé au rassemblement". Tout en rappelant qu'une autre jeune fille de M'sila, pour des raisons similaires, s'est fait écraser par le véhicule de son harceleur, les indignés du Café littéraire de Béjaïa s'interrogent sur le nombre de femmes "violemment tuées, mortes et enterrées en silence, dans l'anonymat et combien y en aura-t-il encore à l'avenir ?" Selon eux, le rassemblement de samedi prochain est une occasion pour les citoyens et les citoyennes, indignés par le sort cruel que subissent les femmes en Algérie, de "faire entendre un puissant cri de révolte et d'appeler chacune et chacun à œuvrer à l'instauration d'une société juste, égalitaire, reconnaissant à la femme, respect, dignité, liberté et tous ses droits inaliénables, honteusement spoliés par un pouvoir violent et ses meilleurs alliés, les intégristes". À noter que ce rassemblement prévu samedi prochain à Béjaïa est le quatrième après ceux organisés le 10 septembre dernier à Alger, à Constantine et à Oran en hommage à Amira Merabet, décédée à la suite des brûlures graves infligées par son agresseur, toujours en fuite, conclura-t-on. H. Kabir