Pour le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du textile et du cuir, Amar Takjout, l'élaboration de la liste des métiers pénibles nécessite l'implication des entreprises de par leur connaissance sur le degré de nuisance de chaque métier, de la médecine du travail et de la Sécurité sociale. Les métiers pénibles et l'avant-projet de loi de finances pour 2017 (PPP) seront au centre de la réunion prévue, aujourd'hui, entre le Premier ministre, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les deux organisations étaient, hier, en conclave pour préparer cette réunion. Pour rappel, le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite, soumis à l'APN, propose l'abrogation des dispositions de retraite sans condition d'âge, instituées par l'article 2 de l'ordonnance n°97-13 du 31 mai 1997, modifiant et complétant cette loi. "Cette révision est destinée à sauvegarder la Caisse nationale des retraites qui fait face à une forte augmentation des départs à la retraite sans conditions d'âge ou en retraites proportionnelles, deux dispositifs mis en place dans les années quatre-vingt-dix, à titre exceptionnel et transitoire, alors que le pays était confronté à d'importantes vagues de dissolutions d'entreprises et de compression des salariés", expliquait le Conseil des ministres dans un communiqué. À ce titre, le projet de loi, dont l'entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2017, énonce, notamment, le rétablissement de l'obligation d'un âge minimal de 60 ans (55 pour la femme) avec un minimum de 15 ans de travail, la possibilité pour le travailleur d'exercer cinq années supplémentaires avec l'accord de l'employeur et la possibilité pour les travailleurs en poste de haute pénibilité (qui seront définis par voie réglementaire) de bénéficier d'une retraite avant l'âge de 60 ans. Une première trame des métiers pénibles sera évoquée lors de cette réunion. Pour le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du textile et du cuir, Amar Takjout, l'élaboration de la liste des métiers pénibles nécessite l'implication des entreprises de par leur connaissance sur le degré de nuisance de chaque métier, de la médecine du travail et de la Sécurité sociale. "Cette liste ne doit pas être fermée", a-t-il estimé. En tout état de cause, l'UGTA a prévu de se réunir le 19 septembre prochain pour discuter de cette question. Pour le FCE, la rencontre avec le Premier ministre est une opportunité pour transmettre au gouvernement son analyse sur la conjoncture économique que traverse notre pays, mais aussi et surtout pour lui faire part des préoccupations des chefs d'entreprise. Le président du FCE a demandé aux différentes commissions de travail de l'organisation patronale d'énumérer "les contraintes rencontrées par les opérateurs économiques". Selon certaines sources, plusieurs entreprises, notamment du BTPH, membre du FCE, se plaignent des retards des paiements qui fragilisent leur trésorerie. L'avant-projet de loi de finances pour 2017 ne les rassure pas. L'Exécutif a décidé de plafonner, durant les trois prochaines années, les dépenses d'équipement à environ 2 300 milliards de dinars et celles de fonctionnement à 4 500 milliards de dinars. Le ministre des Finances avait déjà annoncé la couleur, en indiquant que "la loi de finances pour 2017 va apporter une vision sur le moyen terme et marquera le début d'adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays". Pour l'année prochaine, le gouvernement prévoit une baisse de 8% des dépenses d'équipement et une hausse de 2% des dépenses de fonctionnement. Les transferts sociaux, même s'ils sont revus à la baisse, restent élevés et avoisinent les 1 630,8 milliards de dinars pour 2017. Le FCE plaide pour la révision de la politique de subvention. Le système suggéré par l'organisation patronale, dans son plaidoyer, ne soutiendra plus les prix des produits, mais soutiendra les personnes sans revenus, les ménages à revenus très faible ou faible. L'organisation patronale suggère l'instauration d'une "allocation de solidarité" pour les personnes et ménages ciblés, en distinguant trois catégories de foyers ou ménages. Avec un budget annuel de moins de 400 milliards de dinars, le coût de ce dispositif représentera environ 23% du montant alloué actuellement au seul soutien des prix. Meziane Rabhi