Les attaques des islamistes contre la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, sont récurrentes. Après la campagne de dénigrement enclenchée juste après sa nomination, sous prétexte que la ministre serait d'origine juive, les islamistes sont revenus à la charge, avec encore plus de férocité, après l'annonce d'une réforme de seconde génération du système éducatif. Si la guerre contre la ministre a mobilisé tout le contingent islamo-conservateur, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) sort du lot et se donne des allures de meneur et d'initiateur de la campagne contre Mme Benghabrit. En effet, ce parti ne rate aucune opportunité pour s'en prendre à la ministre. Ni les assurances données par la ministre him-self sur les objectifs de sa réforme ni celles du gouvernement n'ont atténué "la colère" du MSP qui est allé jusqu'à soutenir l'enseignante de Barika qui, pour le moins, a commis un acte anti-pédagogique, mue sans doute par son appartenance. Donc, sans nul doute, cette enseignante de Barika a agi pour le compte de cette formation politique. La plus récente des exhibitions du MSP est sans conteste celle liée à "l'erreur" contenue dans un livre de géographie de première année moyenne, où la Palestine a été remplacée sur une carte géographique par Israël. À peine l'information relayée, le chef du MSP s'est empressé d'accabler la ministre, l'accusant d'être "une adepte de la normalisation avec Israël". Il a annoncé, à l'occasion, la mise sur pied "d'une commission" au sein de son parti pour "passer au crible" tous les livres scolaires. Le chef de l'ex-Hamas a réagi au pied levé, sans même prendre le temps nécessaire pour connaître les conclusions de l'enquête et identifier, le cas échéant, les coupables. Hier, le P-DG de l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), M. Hamidou Messaoudi, a assuré que la bourde contenue dans le livre est provoquée "par une erreur d'inattention" et que l'entreprise qu'il gère "est l'unique responsable", présentant même ses excuses aux Palestiniens. La réaction du MSP, précipitée et démesurée, prouve, si besoin est, que les islamistes ne rateront aucune occasion de s'en prendre à la ministre en charge du secteur pour saborder les réformes engagées. Jusqu'où iront-ils donc ? Mohamed Mouloudj