Après avoir subi les affres du terrorisme durant les années 1990, la commune d'Oued El-Bared, située au nord-est de Sétif, est restée marginalisée et continue d'accuser un retard considérable en matière de développement local. Cette municipalité manque cruellement de projets dignes de changer la dure réalité du quotidien des habitants qui continuent de vivre dans la souffrance. En effet, cette dernière ne dispose pas d'un lycée pour permettre aux élèves de poursuivre leur scolarité dans des conditions favorables. Les travaux de réalisation d'un établissement du secondaire dont a bénéficié cette commune ne sont toujours pas lancés pour manque de foncier. "On a appris que des élus locaux de la localité auraient proposé d'implanter le lycée sur le terrain du stade communal, cependant rien de concret", nous dira un habitant. En attendant, les lycéens doivent se rendre à Tizi n'Bechar, à une quinzaine de kilomètres, pour poursuivre leur scolarité. "L'absence d'un établissement et le manque des moyens de transport sont des facteurs qui ont favorisé la déperdition scolaire notamment pour les filles", ajoutera notre interlocuteur. Par ailleurs, les habitants de cette localité attendent avec impatience la mise en service du projet du gaz de ville pour mettre fin à leur calvaire avec les bonbonnes de gaz butane. "Notre région est connue pour son froid glacial et son enclavement en raison des intempéries. Nous craignons de passer un autre hiver sans gaz", regrettent-ils. Par ailleurs, le problème du logement se pose avec acuité au chef-lieu mais aussi au niveau des villages relevant d'Oued El-Bared. La cause n'est autre que l'absence d'assiettes foncières. Selon des citoyens, cela fait plusieurs années que la commune n'a bénéficié d'aucun programme de logement. Il faut dire aussi que la plupart des villages et hameaux de cette commune, désertés par le passé à cause de l'insécurité, demeurent à ce jour enclavés, vu qu'aucun projet de grande envergure n'a été réalisé pour encourager leur population à revenir pour reprendre l'agriculture ou l'élevage. En plus de l'état déplorable dans lequel se trouve le réseau routier menant à ces villages, les écoles sont toujours fermées. Ces villages, à l'instar d'Ouled Mira, Ouled Ayad, Béni Dracen et Béni Mandha, manquent des réseaux d'électricité, d'eau et d'assainissement. En matière de couverture sanitaire, cette commune dispose d'une salle de soins qui est loin de répondre aux besoins de cette population. "Cette salle manque de personnel paramédical, et parler d'un médecin est une chimère. Les femmes sont souvent obligées de se déplacer à Tizi n'Bechar ou à Amoucha pour une simple injection ou un pansement. La promesse faite par la DSP de Sétif de nous affecter une infirmière n'a pas été tenue", nous dit-on. A. LOUCIF